L’ortie, urticante mais comestible
De lourdes défenses cachent souvent un précieux trésor. C’est le cas chez l'ortie, reine des plantes comestibles.
De lourdes défenses cachent souvent un précieux trésor. C’est le cas chez l'ortie, reine des plantes comestibles.
J’ai l’impression qu’on est partis du mauvais pied, vous et moi. Bien souvent, vous ne remarquez que ma personnalité un peu… piquante. Si je vous ai causé quelques désagréments lors d’une promenade en short ou d’une cueillette de framboises, j’en suis désolée. C’est que je dois me défendre de toute une panoplie d’herbivores qui me mettraient volontiers à leur menu. Pas question de me laisser faire !
J’ai donc soigneusement parsemé chaque partie de mon corps d’aiguillons fins et pointus. Fragiles comme du verre, remplis d’un cocktail de substances urticantes, ils se cassent au moindre contact et pénètrent dans la peau de mes assaillants, leur infligeant les démangeaisons que vous connaissez bien. Et si jamais quelques courageux affamés me broutent quand même, je fais illico pousser de nouvelles tiges encore plus densément couvertes de piquants.
Ce rempart de piques fonctionne plutôt bien pour éloigner les mammifères, mais c’est nettement moins efficace contre les insectes. Protégés par leur petite taille et leur carapace, ils sont nombreux à apprécier ma compagnie. Rien qu’en Europe, c’est presque une trentaine d’espèces qui ne vivent quasiment qu’à mes côtés.
D’ailleurs, vous connaissez sans doute certaines d’entre elles. Paon du jour, vulcain, petite tortue, carte géographique ou robert-le-diable, ces noms poétiques sont ceux de papillons dont les chenilles grandissent à mes crochets avant de devenir de beaux insectes aériens. Leurs dégâts restent modérés, alors je les tolère. Et puis, comme l’a dit l’un d’entre vous, « il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons ».
Au fait, pourquoi un tel succès auprès des herbivores ? La réponse est simple : je suis un aliment miracle ! Mes feuilles contiennent autant de protéines que le soja, plus de fer que la viande rouge, jusqu’à 7 fois plus de vitamine C que les oranges, une ribambelle de minéraux… J’étais déjà consommée en quantité par vos ancêtres, il y a plusieurs millénaires.
Mais attention, il arrive que j’accumule, dans mes tissus, certains polluants dont vous arrosez les campagnes, les métaux lourds en particulier. Comparés à ces poisons, mes aiguillons font pâle figure ! Alors, si vous voulez me déguster, évitez de me cueillir au bord d’une route ou d’une décharge.
Toute la plante est poilue et urticante
Feuilles opposées
Retrouvez nos deux recettes à base d'ortie.
Aprpenez-en encore plus sur l'ortie dans notre dossier complet.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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