© Cyril Ruoso

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Lièvre, la sentinelle des campagnes

Aider le lièvre, c’est préserver la faune des campagnes

Ici et là fleurissent des initiatives pour favoriser le lièvre et son habitat. Ces actions bénéficient à bien d’autres espèces des milieux agricoles. Tour d’horizon.

Ici et là fleurissent des initiatives pour favoriser le lièvre et son habitat. Ces actions bénéficient à bien d’autres espèces des milieux agricoles. Tour d’horizon.

Artificialisation des sols, circulation routière, agriculture intensive… La raréfaction du lièvre symbolise à elle seule les nombreuses menaces anthropiques qui pèsent sur la biodiversité agricole.

Le lièvre brun est une espèce parapluie, c’est-à-dire que les mesures qui lui sont favorables le sont aussi pour un large cortège d’animaux. Zones enherbées, fauche tardive, limitation des pesticides ou couvert végétal permanent profitent ainsi aux insectes pollinisateurs ou aux oiseaux des champs, dont les populations sont en chute libre.

Curieusement, peu d’associations de protection de la nature agissent pour ce mammifère. Les trois exemples présentés ci-contre font presque figure d’exceptions. En fait, ce sont surtout les chasseurs qui multiplient les aménagements pour venir en aide au bossu. Bonne nouvelle pour le tarier pâtre ou le machaon. En revanche, pour le lièvre lui-même, c’est à double tranchant, l’objectif étant évidemment de pouvoir en tirer davantage…

Confrontés au déclin du mammifère, les milieux cynégétiques se sont livrés à une autre pratique hautement discutable à la fin du siècle dernier, notamment en France. A cette période, jusqu’à 200 000 lièvres par an étaient lâchés dans tout le pays, pour un tableau de chasse atteignant trois millions. En plus de conditions de détention désastreuses, l’importation d’animaux venus d’Europe de l’Est a favorisé la dissémination de maladies.

Prendre sérieusement en main la défense du lièvre, c’est choisir un excellent ambassadeur pour préserver et reconstituer une mosaïque paysagère foisonnante de vie. Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à revenir à des pratiques plus vertueuses. Mais ce n’est pas suffisant. Pour opérer un changement à grande échelle, il est urgent de reconsidérer en profondeur notre politique agricole. Pour le lièvre. Pour l’alouette. Mais aussi pour notre santé et en premier lieu pour celle des femmes et des hommes qui cultivent la terre.

Porte-drapeau

En Suisse

Mené par l’association Pro Natura, le projet Action Lièvre & Cie a pour but de recréer des paysages ruraux diversifiés pour mieux y accueillir la faune et la flore. Le lièvre a été choisi comme emblème de l’opération qui sera aussi bienvenue pour les oiseaux, insectes, reptiles et fleurs sauvages. Lancée en 2019 dans de nombreux cantons pour dix ans, elle prévoit des mesures concrètes pour favoriser la biodiversité agricole.

Lièvre de PAC

En France

70 % des haies ont disparu des bocages depuis 1950. La faute notamment à l’intensification de l’agriculture, encouragée par la politique agricole commune (PAC) de l’UE à son lancement en 1962. Depuis, les mentalités évoluent et des agriculteurs et associations plantent à nouveau des haies. Parmi toutes sortes d’initiatives locales, la Salamandre soutient dans le cadre de ses Actions Nature plusieurs projets de ce type.

In hare we trust

Au Royaume-Uni L’association Hare Preservation Trust est spécialement dédiée à la protection du lièvre. Elle milite pour une période de fermeture de la chasse au lièvre en Angleterre et se bat pour l’interdiction du collet. Ce piège cruel et non sélectif se resserre petit à petit sur l’animal prisonnier. Sur les réseaux sociaux, le groupe dédié à cette organisation dynamique compte près de 15 000 membres.

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Lièvre, la sentinelle des campagnes

Couverture de La Salamandre n°268

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 268  Février - Mars 2022, article initialement paru sous le titre "Faire plus pour Lepus"
Catégorie

Écologie

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