Le hérisson, char d’assaut de la nature

Super soldat : Il peut se remettre de blessures parfois graves et survivre à des chutes impressionnantes en se mettant en boule. Il résiste à d’importantes variations de températures et s’adapte à différents climats. Encore plus fort, des expériences ont montré que le hérisson supporte des quantités élevées de venin et de poison. Il survit par exemple à des doses 7  000 fois plus importantes de bactéries tétaniques que l’être humain. En revanche, le cocktail de produits toxiques déversés par l’homme dans l’environnement lui est souvent fatal.

Régime survivaliste : Le hérisson est un opportuniste qui s’accommode de ce qu’il trouve. Vers, escargots, limaces, coléoptères, fruits et champignons sont ingurgités en masse. Il lui arrive aussi de croquer des œufs, serpents, lézards, grenouilles, rongeurs, oisillons et charognes. Ses sucs digestifs dissolvent les tissus les plus coriaces. Il ne recule pas non plus devant des proies nauséabondes comme un carabe, venimeuses comme une guêpe ou toxiques comme un mille-pattes. Il gobe même le méloé, un scarabée bleu dont le poison dosé à 4 mg tuerait un homme de 80 kg.

Véhicule tout-terrain : Corps ramassé et ventre à terre lorsqu’il déambule tranquillement, le hérisson s’allonge et se hisse sur ses pattes dès qu’il pique un sprint. Il file ainsi incroyablement vite pour sa morphologie, jusqu’à atteindre des pointes à 7,2 km/h. Son corps élastique lui permet de s’aplatir pour passer sous un portail ou entre des barreaux. Ce véritable tank amphibie est aussi capable de nager et d’escalader murs et clôtures.

Pelle mécanique : En partie recouvertes d’une jupe de poils, les quatre pattes robustes de ce plantigrade sont pourvues de cinq doigts. Ses membres postérieurs possèdent une plante allongée, un talon saillant et de longues griffes. Ses paluches antérieures ressemblent à des mains arrondies avec des griffes plus courtes, mais plus puissantes, qui lui permettent de creuser efficacement la terre.

Détecteur de particules : L’odorat est le sens le plus aiguisé de ce fin limier. A l’heure de chasser, il balade son groin hyper-sensible dans la litière et hume l’air en levant la tête, quitte à se hisser sur ses pattes arrière pour mieux suivre une piste. Il peut ainsi repérer un ver de terre enfoui à 3 cm de profondeur. Son odorat le prévient aussi en cas de danger ou de présence de congénères. Dans ce cas, son nez l’aide à déterminer s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle.

Guidage tactile : Les longues moustaches situées sur son museau et sa face aident l’animal à se mouvoir en évitant les obstacles. Ces vibrisses protègent aussi ses yeux qui se ferment automatiquement dès qu’elles touchent un objet.

Radar à ultrasons : Peu sensibles aux basses fréquences (moins de 2 kHz), les oreilles rondes du petit mammifère ne réagissent pas forcément à un bruit de pas. En revanche, elles captent très bien les hautes fréquences (entre 7,6 et 84 kHz) et donc les ultrasons. Pratique pour repérer le bruissement d’une aile de papillon de nuit, les stridulations d’un grillon ou la mastication d’une larve.

Armure militaire : Le hérisson est le seul mammifère terrestre d’Europe à porter sur son dos une toison de piquants. Elle le protège de la majorité des prédateurs naturels. Au moindre danger, hop ! il se met en boule (> pp. 34-35). Quant à la couleur de ses épines et de son pelage, elle se décline façon mosaïque du gris-beige au noir-marron. Un excellent camouflage.