© Joe McDonald / Steve Bloom / Biosphoto

Cet article fait partie du dossier

Reproduction : 10 leçons, zéro tabou

Leçon N°9 : Le plaisir sexuel chez les animaux

Finie la rengaine de l’instinct sexuel et de l’obsédant objectif de transmission des gènes. L’animal copule aussi pour créer du lien social et même pour le plaisir.

Finie la rengaine de l’instinct sexuel et de l’obsédant objectif de transmission des gènes. L’animal copule aussi pour créer du lien social et même pour le plaisir.

La reproduction n’a pas forcément besoin de sexe (> Leçon N°8). Et le sexe n’implique pas forcément la reproduction. Pourtant, la sexualité, si coûteuse en énergie, fait partie de la vie de 95 % des organismes eucaryotes, soit la quasi-totalité des protistes, des champignons, des végétaux et des animaux. Pour expliquer une telle popularité, il y a fort à parier que bisous et autres caresses ne servent pas uniquement à assurer une descendance avec brassage de gènes.

Bestiaire du coming out

Une façon efficace de fricoter sans chercher à procréer, c’est de choisir un partenaire du même bord. L’homosexualité se pratique sans tabou, des insectes aux mammifères en passant par les reptiles et les oiseaux. Et, ce pas seulement dans les zoos ou en conditions artificielles. Même en pleine nature, c’est monnaie courante.

Chez le pingouin torda, un oiseau de mer nichant en falaise, deux tiers des mâles copulent occasionnellement avec plusieurs copains. Si bien qu’au final, dans une colonie, neuf sur dix finissent par se faire déflorer par un congénère du même sexe. Ambiance identique parmi les goélands, les canards ou les cygnes. Les couples homos y pratiquent même l’adoption.

Coming out aussi pour les sternes femelles qui, lorsqu’elles se retrouvent en surnombre, forment des couples lesbiens. Pour peu qu’elles aient eu les faveurs d’un mâle volage de passage, ces dames hirondelles de mer élèvent très bien leur nichée toutes seules.

Association gay

Chez certaines espèces, l’homosexualité est parfois favorisée par une difficulté à discerner le sexe opposé ou par un sex-ratio déséquilibré. Elle peut aussi être le résultat accidentel d’une frénésie qui pousse à grimper tout ce qui bouge.

Pour certains animaux sociaux, se rapprocher intensément de partenaires du même sexe permet de riches interactions, des expériences, voire des alliances contre l’adversité. Les mâles de grand dauphin forment ainsi des couples gays pour mieux se défendre contre les autres gangs. Du côté des femelles, le matriarcat est renforcé par des tendresses lesbiennes dans les sociétés de cerfs, d’éléphants ou de hyènes. Et chez les fameux bonobos, le sexe se pratique sans distinction de genre pour pacifier les relations sociales.

Oh oui, c’est bon !

Difficile de savoir exactement ce que ressentent les animaux durant leurs ébats et contacts intimes. Néanmoins, parmi les mammifères, certains mécanismes cérébraux et comportementaux indicateurs de plaisir sont tout à fait comparables à ceux des humains. Il y a une quarantaine d’années déjà, une équipe de chercheurs mettait en évidence des manifestations orgasmiques chez les femelles de macaques à face rouge. Chez ce singe, ils avaient constaté des contractions utérines et une augmentation du rythme cardiaque pendant l’accouplement... y compris entre femelles.

Chauds, les dauphins aiment aussi les sensations agréables de l’acte sexuel. Ceci explique sans doute leurs ébats surprenants avec des tortues, des anguilles, des requins et même des poissons morts. Le plaisir trouve également sa place dans les préliminaires, lorsque les reniflements d’effluves s’accompagnent de mimiques faciales et d’érections chez les chevaux ou les cervidés par exemple.
Au final, si elles ne trouvent pas de partenaires, certaines bêtes peuvent s’adonner au plaisir en solo avec leur langue, leur main ou même avec des sex-toys pour certains primates… Ainsi, plutôt qu’une réelle intention de perpétuer l’espèce, les galipettes coquines des animaux trouvent aussi leur motivation dans la quête du plaisir.

Reproduction animale : Leçon N°9 : Juste prendre son pied - La Salamandre
Chauve-souris mâle Pteropus giganteus / © Joe McDonald / Steve Bloom / Biosphoto

Graal buccal

On connaissait déjà la pratique étonnante de la fellation chez la grande chauve-souris frugivore Pteropus giganteus (> ci-contre). Le mâle de l’espèce voisine Cynopterus sphinx lèche, quant à lui, l’orifice génital de sa partenaire avant la copulation et renouvelle ce cunnilingus plus longuement à la fin de l’acte.

100 % gay

L’observation d’un comportement homosexuel n’indique pas forcément une préférence exclusive. Quant aux associations durables entre individus du même sexe, elles sont, par exemple, fréquentes entre des femelles de goéland d’Audubon ou des mâles de cygnes tuberculés. Certaines populations d’oies cendrées (> ci-dessous) comptent 15 % de mâles en couples, dont certains restent ensemble quinze ans.

Reproduction animale : Leçon N°9 : Juste prendre son pied - La Salamandre
Oies cendrées / © Claude Balcaen / Biosphoto

Chez laquelle des espèces suivantes les mâles peuvent régulièrement avoir des relations homosexuelles ?

A - La mante religieuse

B - La truite fario

C - Le gypaète barbu

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C

Vous pensez connaître les chauves-souris ? Découvrez 7 chiffres étonnants sur ces mammifères si particuliers ici.

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Reproduction : 10 leçons, zéro tabou

Couverture de La Salamandre n°242

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 242  Octobre - Novembre 2017, article initialement paru sous le titre "Leçon N°9 : Juste prendre son pied"
Catégorie

Sciences

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