Le martinet, véritable prodige de haut vol

Noms de code

Dans plusieurs langues, le nom du martinet fait référence à ses formidables capacités de vol : swift en anglais et vencejo en espagnol pour rapide, Segler en allemand pour voilier. L’appellation italienne rondone se réfère à ses impressionnantes rondes sonores. L’origine du nom français n’est en revanche pas claire.

Gouvernail profilé

En inclinant ou en déployant en éventail sa courte queue fourchue, il peut changer de direction ou freiner brusquement.

Carlingue fuselée

Son corps caréné et à faible traînée évoque une fusée parfaitement profilée. Le cou ne compte qu’une douzaine de vertèbres cervicales, contre une petite quarantaine chez les pigeons par exemple, ce qui contribue à son aérodynamisme.

Train d’atterrissage minimaliste

Son nom de genre Apus signifie sans pied en grec. Un clin d’œil à ses pattes griffues extrêmement réduites, qui ne servent qu’à s’accrocher aux parois verticales au moment d’entrer dans son nid et à se déplacer efficacement dans les cavités. Habituellement escamotées sous le plumage en vol, elles peuvent se déployer pour évacuer la chaleur lors de canicules.

Ecran photovoltaïque

Son plumage sombre est bourré de mélanine. Ce pigment protège du frottement de l’air et assure une absorption optimale du rayonnement solaire pour une régulation thermique à moindre coût.

Gyroscope optique

Sa tête conserve une position horizontale quelles que soient les acrobaties du reste du corps. Une orbite profonde et une arcade sourcilière proéminente protègent ses gros yeux noirs de l’impact des moucherons et poussières, de l’air à haute vitesse et aussi du soleil. Nul n’est parvenu jusqu’ici à mesurer précisément son acuité visuelle ou sa vision nocturne.

Epuisette furtive

Large et très court, son bec s’ouvre démesurément sur quasi toute la largeur du crâne. De fines plumes à la commissure des mandibules canalisent les proies dans sa gorge.

Ravitaillement en plein vol

Moucherons, pucerons, petits coléoptères ou autres fourmis volantes de 2 à 10 mm : le martinet carbure au plancton aérien. Vu que ces petites bêtes ne volent que par temps chaud, l’oiseau fuit la météo maussade par un long hivernage en Afrique.

Voiles effilées

Remarquablement longues, étroites et pointues, les ailes en forme de faucille sont actionnées par une puissante musculature. Elles permettent des coups d’accélération extraordinaires, mais aussi des planés sans effort. Le rapport entre poids corporel et surface alaire est particulièrement favorable chez le martinet. En vol, il économise ainsi 50 à 80 % d’énergie par rapport à d’autres oiseaux.