Les raies-aigles, des poissons qui volent dans l’eau
Pourquoi passer sa vie à se cacher ventre à terre ? Le groupe des raies à grandes ailes préfère voler dans l’eau. Entre autres superpouvoirs.
Pourquoi passer sa vie à se cacher ventre à terre ? Le groupe des raies à grandes ailes préfère voler dans l’eau. Entre autres superpouvoirs.
Si la plupart des raies de fond ondulent leurs nageoires pectorales et mobilisent leur queue pour se déplacer, de grandes représentantes de ces poissons hors normes battent littéralement des ailes. Les plus douées d’entre elles comme le diable de mer sont des voilières hors pair. Trois autres élégantes espèces de nos régions usent de ce don avec brio. L’aigle de mer, l’aigle-vachette et la mourine échancrée planent dans les eaux méditerranéennes et atlantiques. Leurs battements d’ailes sont néanmoins limités au-dessus du corps pour ne pas gêner leur chasse aux crustacés et aux mollusques près du substrat.
Le vol n’est pas la seule prouesse dont fait preuve ce groupe au nom technique de myliobatiformes. Les raies-aigles, encore elles, possèdent des mâchoires puissantes, en partie calcifiées et ornées de grandes dents broyeuses. Un attribut unique dans le monde des raies qui n’est évidemment pas le fruit du hasard. Ces croqueuses de robustes coquillages, qualifiées de durophages, exercent une pression qui peut atteindre 20 kg sur leurs malheureuses proies !
Le troisième talent du groupe se retrouve spécifiquement chez les diables et les mantas. Ces créatures sont les seules raies capables de produire de la chaleur pour maintenir une certaine température corporelle malgré les importantes variations de celle de l’eau. Un atout pour ces pélagiques filtreurs de plancton – une autre de leurs spécialités – qui prospectent à toute profondeur. Ce thermostat intégré mobilise un réseau dense et très connecté de veines et d’artères appelé rete mirabile – réseau merveilleux. Difficile enfin d’évoquer les myliobatiformes sans citer les pastenagues. Ces raies sont généralement équipées d’un ou plusieurs aiguillons venimeux à pointe de harpon situés à la base de leur queue. Un superpouvoir moins charmant que les précédents et qui incite les plongeurs à la prudence.
On reconnaît l’aigle-vachette à sa robe marbrée de brun. Pouvant atteindre une taille de 2 m, elle est menacée de disparition en mer Méditerranée, mer Egée et mer Noire.
Triplés minimum
Ovovivipares, les raies-aigles mettent au monde trois à six jeunes par portée. Ceux-ci naissent totalement formés après une incubation sous forme d’œufs dans le ventre de leur mère.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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