© Louis Marie PREAU

Cet article fait partie du dossier

Villes vivantes

Le castor en ville : 3 questions à Cécile Auberson, biologiste

© Cécile Auberson / Biologiste au service conseil castor – info fauna Neuchâtel

Le castor s’installe facilement en ville ?

Oui. Les deux principaux freins à l’installation du castor sont la profondeur d’eau et la disponibilité en nourriture. À partir du moment où un lieu remplit ces critères, il n’y a aucun obstacle à son installation en milieu urbain. C’est par exemple le cas dans toutes les grandes villes suisses, à Zurich, Berne, Fribourg ou Genève. S’il n’y a pas la profondeur d’eau suffisante, il construit souvent des barrages pour réguler le niveau.

Quel est l’impact du retour du castor sur la ­biodiversité dans des milieux artificialisés ?

Pendant longtemps, on a pensé que l’impact du castor se concentrait surtout dans des milieux relativement naturels où il avait la capacité de construire des barrages pour détourner de l’eau vers la plaine alluviale. Le service conseil castor a terminé en 2023 un projet de recherche en Suisse, sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement, pour mieux mesurer les effets du rongeur sur la biodiversité.

Résultat : même dans des cours d’eau très artificialisés, sa présence est vertueuse pour tout un cortège d’espèces. Le bois mort sur pied issu de ses travaux de coupe sert de gîte pour les chauves-souris, les structures qu’il apporte dans les cours d’eau font office de refuges aux poissons… C’est un super partenaire pour restaurer nos cours d’eau.

La cohabitation avec les humains est-elle parfois difficile en ville ?

Rarement. En 2008, la Suisse comptait 1 600 castors. Aujourd’hui, on en recense 4 900. Il se porte bien et il arrive à se réimplanter tout seul. Dans les villes, les castors peuvent néanmoins investir des lieux problématiques. Il arrive qu’ils construisent des barrages juste derrière une évacuation d’eau par exemple, et que les caves de bâtiments se retrouvent inondées.

À Bienne (BE), il y avait eu un souci à l’hiver 2022, quand une famille s’était installée au milieu de la ville et avait construit un barrage. Les autorités avaient peur que l’eau monte trop haut et inonde les maisons. Un système de drainage avait donc été installé sous le barrage pour faire baisser le niveau de la rivière.

Cet article fait partie du dossier

Villes vivantes

Couverture de La Salamandre n°281

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 281  Avril - Mai 2024, article initialement paru sous le titre "Des cités partagées"
Catégorie

Nature d’ici

Vos commentaires

Réagir

Pour commenter sans créer de compte, il vous suffit de cliquer dans la case « nom » puis de cocher la case « je préfère publier en tant qu’invité ».

Ces produits pourraient vous intéresser

Agir pour la nature au jardin

24.00 €

Le grand livre de la nature

69.00 €

Les plantes sauvages

49.00 €

Agenda de la nature au jardin 2024

6.00 €

Découvrir tous nos produits

Poursuivez votre découverte

La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille

Découvrir la revue

Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous

8-12
ans
Découvrir le magazine

Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature

4-7
ans
Découvrir le magazine

Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique

Nos images sont protégées par un copyright,
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur