Le chamois vit aussi en forêt… et en plaine
Symbole galvaudé des sommets immaculés, le chamois est pourtant très forestier. Il s’étend de plus en plus sur le Plateau suisse comme dans l’est de la France.
Symbole galvaudé des sommets immaculés, le chamois est pourtant très forestier. Il s’étend de plus en plus sur le Plateau suisse comme dans l’est de la France.
Le cliché qui associe le chamois à la haute montagne est trompeur. Certes, ce gracieux ongulé fréquente falaises, pierriers et pelouses alpines au-delà de 3 000 m d’altitude, mais il vit encore plus volontiers – quoique plus discrètement – à l’ombre des forêts. Autrefois, on le trouvait même jusqu’en plaine, pour autant que les massifs forestiers comportaient des falaises ou des gorges abruptes. Autrement dit, des refuges où ce roi de la grimpe peut se mettre à l’abri des prédateurs.
En montagne, les individus qu’on peut observer à une saison sur les crêtes ne sont pas forcément les mêmes qu’on retrouve quelques mois plus tard entre sapins et hêtres. Plusieurs études avec émetteurs GPS montrent que beaucoup de chamois se spécialisent. Les uns vivent toute l’année plutôt en milieu ouvert tandis que les autres sont clairement forestiers avec une alimentation et des habitudes différentes.
Depuis les années 1990, les mentions de chamois se multiplient sur les piémonts des massifs montagneux où leurs effectifs se sont reconstitués, voire carrément en plaine. Souvent, ces animaux rupicoles suivent les gorges ou les falaises qui accompagnent les rivières pour coloniser de nouveaux espaces. En Suisse romande, la Sarine et le Gottéron leur ouvrent les portes de la basse ville de Fribourg. Ils peuplent aussi les canyons de la Menthue, les falaises qui surplombent la rive sud du lac de Neuchâtel, les gorges de l’Orbe, le Mormont… Malgré les obstacles artificiels comme les autoroutes, il doit y avoir au moins irrégulièrement des contacts entre les Alpes et le Jura.
En France, cette extension est particulièrement spectaculaire dans les Préalpes du Sud. Plus au nord, certains individus isolés vont jusqu’à Mâcon ou même dans le Cher, tout près de Bourges. Actuellement, 23 départements sont occupés à une altitude entre 50 et 3 700 m.
A cette expansion géographique correspond ici ou là un tassement des effectifs. Dans les montagnes boisées qui constituent leur habitat optimal, les chamois se maintiennent bien mais une diminution sensible est notée dans les massifs les plus élevés. A découvert, la concurrence avec les troupeaux domestiques et les dérangements croissants liés aux activités humaines mettent probablement ces animaux sous pression.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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