Les résidents permanents et occasionnels de l’ortie
Tout est bon dans l’ortie. Du moins pour une foule d’habitants et de voisins qui s’y pressent. Présentations.
Tout est bon dans l’ortie. Du moins pour une foule d’habitants et de voisins qui s’y pressent. Présentations.
La punaise de l’ortie est une suceuse de sève qui ne quitte pas sa forêt de piquants. Les punaises se nourrissent exclusivement de liquides végétaux ou animaux qu’elles aspirent avec leur rostre. Si certaines s’allient aux jardiniers pour détruire les pucerons, d’autres ont la mauvaise réputation d’affaiblir les cultures ou de transmettre des maladies.
Les larves des psylles de l’ortie aspirent la sève de la plante, provoquant un enroulement du bord des feuilles. Ces insectes d’un peu plus de 3 mm enchaînent jusqu’à 4 générations par an ! Les qualités nutritives de l’ortie seraient-elles pour quelque chose dans cette folle vigueur ? Quoi qu’il en soit, les derniers adultes passent l’hiver sur les conifères.
L’écaille chinée s’envole lorsqu’on tape des mains. Peu gourmande, la chenille de ce beau papillon se nourrit sur une vingtaine de plantes, dont l’ortie. Mais pour voir la vorace à l’œuvre, il faut attendre la nuit noire.
Les ichneumons pondent dans divers invertébrés vivants. Ces guêpes font confiance à leur odorat pour repérer œufs, larves ou chrysalides, dans lesquels elles enfoncent leur tarière. Il n’est pas rare de voir voler l’ophion jaune aux abords des orties. Ce parasite vise spécialement les chenilles.
Pisaura mirabilis trouve dans les massifs d’orties une quantité de proies variées. L’araignée se cantonne sur les plantes basses. Pour amadouer la femelle, le mâle lui offre une proie. Les jeunes se développent dans un cocon transporté sous le ventre de leur mère.
L’apion de l’ortie mesure un peu plus de 2 mm au maximum. Les larves de ce charançon se développent dans des galles sur la tige, au niveau de l’insertion des feuilles.
Les pucerons de l’ortie printaniers forment des colonies vert foncé et noires sur les tiges dont ils pompent la sève. En été, leur descendance se rabat sous les feuilles. Cette génération jaune pâle passe souvent inaperçue.
L’escargot des bois croque volontiers les premières pousses d’ortie au printemps. Son secret pour ne pas se piquer ? Il fabrique un mucus dense qui le protège des poils urticants.
Cicadelle contagieuse
L’ortie, tout comme le liseron et d’autres plantes, contient parfois dans sa sève un être unicellulaire et microscopique. Ce phytoplasme est responsable du bois noir, une maladie qui peut affecter la vigne. C’est par l’intermédiaire d’une cicadelle suceuse de sève que l’organisme peut passer d’une plante à l’autre. Les feuilles des ceps touchés s’enroulent, deviennent jaunes ou rouges, et les grappes sèchent. Heureusement, cette maladie ne touche en général que quelques plants isolés. Le bois noir est apparu en France vers 1940, en Bourgogne et dans le Jura. Il est connu en Suisse depuis le début des années 1990.
Chacun à sa place
Les différents hôtes de l'ortie se répartissent sur différentes parties de la plante. Voyez plutôt.
Punaise de l'ortie
Ecaille chinée
Psylle de l'ortie
Ichneumon
Araignée Pisaura mirabilis
Escargot des bois
Apion de l'ortie
Puceron de l'ortie
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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