Comment les coccinelles des montagnes passent-elles l’hiver ?
En fin d’été, les coccinelles se concentrent par milliers au sommet des montagnes. Une stratégie originale pour passer l’hiver au sec.
En fin d’été, les coccinelles se concentrent par milliers au sommet des montagnes. Une stratégie originale pour passer l’hiver au sec.
En été, les pucerons deviennent rares. Alors les jeunes coccinelles se rabattent sur d’autres insectes, broutent des fleurs, grappillent du pollen. Tant qu’il y a à manger, elles accumulent les réserves, gonflant leur abdomen de graisse. Puis beaucoup s’assoupissent dans les feuilles mortes ou se terrent dans un coin du jardin, sous une touffe d’herbe. Mais s’il y a une montagne en vue, certaines préfèrent s’y retrouver, parfois par milliers. Elles peuvent ainsi parcourir en vol jusqu’à une quinzaine de kilomètres. Cette migration, grande et risquée pour de si petits insectes, se déroule de juillet à octobre.
Au sec, au froid
Plus un sommet est isolé et élevé, plus il attirera les coccinelles : on en a retrouvé dans les Alpes jusqu’à une altitude de deux mille mètres, et même à quatre mille mètres dans le Haut-Atlas. D’année en année, les rassemblements se perpétuent aux mêmes endroits. Mais pourquoi se donner rendez-vous si loin, si haut ?
Parce qu’à la fin de la belle saison, la montagne offre plus de fleurs et d’insectes, et qu’ici l’accumulation de réserves peut durer un peu plus longtemps qu’en plaine. Mais surtout, les coccinelles se rassemblent près des crêtes ventées et face au sud pour fuir l’humidité. Toute moiteur durant leur sommeil hivernal favorise en effet le développement d’un champignon microscopique qui les étouffe sous son feutre blanc. Quant au froid constant qui règne là-haut, il les préserve d’un réveil inopiné en plein hiver.
Par milliers
Ces rassemblements permettent aux coccinelles serrées les unes contre les autres de mieux résister aux basses températures. Ils favorisent aussi la rencontre des sexes. Parfois les coccinelles commencent à s’accoupler juste avant l’hiver, les femelles mettant les spermatozoïdes au frigo en vue du printemps. Il semblerait même qu’une longue période de froid soit nécessaire à la parfaite maturation de leurs ovaires.
Question de température
Les coccinelles serrées les unes contre les autres résistent bien aux grands froids hivernaux, mais elles sont très vulnérables aux gelées précoces ou tardives, quand leur léthargie est moins profonde. Suivant les conditions météo, 10 à 90 % d’entre elles ne se réveilleront pas.
Retrouvez la totalité du dossier consacré aux coccinelles : Sur la piste des coccinelles.
Hiberner fait perdre la mémoire? Réponse ici.
Cet article fait partie du dossier
Sur la piste des coccinelles
-
PhotosPhotos
Des coccinelles surgies des sommets
-
PhotosPhotos
La coccinelle, une carrosserie chic pour des amours choc
Abonnés -
PhotosPhotos
Les coccinelles, des demoiselles affamées de pucerons
Abonnés -
PhotosPhotos
La coccinelle fait la course aux pucerons pour pondre
Abonnés -
PhotosPhotos
Le ballet des larves de coccinelles
Abonnés -
PhotosPhotos
Chez les coccinelles tout est bon dans le puceron
Abonnés -
PhotosPhotos
La mue d’une larve de coccinelle en images
Abonnés -
PhotosPhotos
Les métamorphoses de la coccinelle de l’œuf à l’adulte
Abonnés -
PhotosPhotos
Comment les coccinelles des montagnes passent-elles l’hiver ?
Abonnés -
PhotosPhotos
Mise au point sur la diversité des coccinelles
Abonnés -
SciencesSciences
L’arrivée de la coccinelle asiatique en Belgique
Abonnés -
PhotosPhotos
Un élevage de coccinelles au jour le jour
Abonnés
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Vos commentaires
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur
Pour commenter sans créer de compte, il vous suffit de cliquer dans la case « nom » puis de cocher la case « je préfère publier en tant qu’invité ».