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La vie en roses

L’églantine, fleur d’amour et de grâce

Depuis que les hommes regardent le monde, ils voient la belle églantine. Belle, griffue, tenace, elle pousse en rebelle le long des chemins. Zoom sur une sauvageonne qui excite les passions.

Depuis que les hommes regardent le monde, ils voient la belle églantine. Belle, griffue, tenace, elle pousse en rebelle le long des chemins. Zoom sur une sauvageonne qui excite les passions.

Cinq pétales rosés, fragiles et éphémères. Une silhouette élancée bardée d'épines. Une terre ingrate, sèche et caillouteuse. Mais une destinée extraordinaire dont peu d'arbustes peuvent se targuer. Sous son apparence modeste et bourrue, l'églantier cache bien son jeu. Rosa : son nom latin ne laisse planer aucun doute. L'églantier est une rose. C'est la rose sauvage par excellence, simple et sans fard. Celle qui pousse dans les haies et les coteaux, jaillit des terrains vagues et griffe les imprudents. Rosa canina est l'espèce la plus commune, mais, dans le langage populaire, le vocable d'églantier s'applique à la plupart des autres sauvageonnes. Toutes ont un charme fou. Quelques-unes ont contribué, de près ou de loin, à la création de la Rose avec un grand R. Celle pour qui les hommes et les femmes se pâment depuis toujours.

De Vénus...

Qu'elle soit sauvage ou cultivée, la rose séduit. Dans l'Antiquité, la fleur est consacrée à Vénus, déesse de la Beauté et de l'Amour. Née de l'écume de la mer, la divinité serait apparue enveloppée de roses blanches pour cacher sa nudité. Les Grecs, mais aussi les Romains, ornent les temples dédiés à l'amour de pétales de roses et utilisent ses baumes et ses parfums lors des cérémonies. Symbole de féminité et d'érotisme, elle est aussi associée au vin et à la fête. Les Romains en parfument leur vin, et se mettent des couronnes de roses et de safran sur la tête pour faire passer la gueule de bois.
L'aura de cette plante dépasse les frontières de l'Occident. En Perse, c'était une fleur sacrée, tandis qu'en Chine Confucius rapporte qu'elle est largement cultivée dans les jardins de l'Empire.

... à Marie

Après la chute de Rome, la rose est déclassée. Pour les premiers chrétiens, l'association entre fleurs et religion est païenne. La plante n'est plus respectée que pour ses vertus médicinales, déjà reconnues. Si la belle élégante revient en force au XIIe siècle, c'est sous une forme totalement chaste. La rose devient l'attribut de Marie. Ce sont ses pétales qui recouvrent le sol après qu'elle est montée au ciel, tandis qu'à Lourdes, bien plus près de nous, la Vierge serait apparue à Bernadette dans un églantier en fleurs.
Les poètes et les troubadours s'emparent de la rose si prompte à se flétrir et l'associent à l'innocence, à la pureté et à la beauté éphémère. Ses parfums, ses formes et ses couleurs inspirent tant de métaphores que l'Académie des Jeux floraux, une société littéraire fondée à Toulouse en 1323, récompense d'une Eglantine d'argent les meilleurs sonnets.

La rose au poing

Dans l'amour courtois, on offre une rose pour avouer ses sentiments et on prépare des philtres d'amour à partir de sève et d'écorce d'églantier. Lorsqu'ils partent en guerre, les chevaliers arborent souvent une rose gravée sur leur écu ou en ramènent d'Orient pour leur promise.
Dans toute l'Europe, la rose devient la fleur des rois, orne les blasons des familles et illumine les vitraux des cathédrales. La Révolution n'y changera rien : les collections de roses resteront la fierté des jardins impériaux. Signe de ralliement ou de confiden­tialité, l'églantine ou la rose fleurit les armes des combattants et les boutonnières des opposants politiques, jusqu'à devenir, dans une version rouge, l'emblème du socialisme international.

Ils font florès

Au fil des voyages et des sélections, les églantiers sauvages sont entrés dans la cour des grands en se transformant en roses plantureuses, mais ils sont restés fidèles à eux-mêmes le long des chemins de campagne. Cinq pétales rosés, fragiles et éphémères. Une silhouette bardée d'épines. La formule a fait ses preuves.

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La vie en roses

Couverture de La Salamandre n°204

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 204  Juin - Juillet 2011, article initialement paru sous le titre "Fleur d’amour et de grâce"
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