© Philippe Legay

Pourquoi les reptiles aiment-ils prendre le soleil ?

Jean Muratet, herpétologue de l’association pyrénéenne Ecodiv. et auteur du guide de référence Identifier les reptiles de France métropolitaine explique ce qui motive les reptiles à se dorer la pilule.

Jean Muratet, herpétologue de l’association pyrénéenne Ecodiv. et auteur du guide de référence Identifier les reptiles de France métropolitaine explique ce qui motive les reptiles à se dorer la pilule.

Pourquoi les reptiles aiment-ils prendre le soleil ?
Jean Muratet

La température du corps des reptiles dépend de celle de leur environnement. On dit que ce sont des animaux ectothermes ou poïkilothermes. Pour se reproduire, digérer, croître, se déplacer… ils doivent atteindre une température optimale. Soit en s’exposant directement au soleil, soit en recherchant le contact avec une source de chaleur par conduction.
Au-dessous d’environ 8 à 10°C, les fonctions vitales de ces animaux ralentissent, ils s’engourdissent et entrent en hibernation si la température continue de baisser. Au-dessus d’environ 30°C, ils cessent aussi toute activité et rentrent dans un processus similaire appelé estivation. Ainsi, contrairement à ce que l’on croit, rechercher des reptiles en plein été au plus fort de la journée n’est pas une très bonne idée. Vous aurez plus de succès par temps nuageux ou en matinée ou en fin d’après-midi.

Toutes les espèces ont-elles les mêmes exigences ?

Non. Les lézards ont généralement des optimums thermiques plus élevés que les serpents : 30 à 35°C contre 22 à 30°C. En fonction de leur origine biogéographique, les espèces présentent des exigences très différentes. La couleuvre de Montpellier, d’origine méditerranéenne, a par exemple un minimum thermique au niveau du sol d’environ 18°C. Par contre, la vipère péliade, d’origine eurosibérienne pourra être active dès 8°C seulement.

Comment les reptiles survivent-ils en haute montagne ?

Les reptiles recherchent les versants les mieux exposés au soleil et évitent les secteurs trop froids. Ils se concentrent autour des murets de pierres sèches ou des éboulis qui offrent des abris et les meilleures conditions thermiques.
En montagne, la saison favorable est courte et force les reptiles à adapter leur comportement et leur physiologie. Le lézard vivipare a par exemple la particularité de donner directement naissance à des petits formés. En effet, des œufs n’assureraient pas à l’embryon une protection suffisante contre le froid. La couleur des espèces montagnardes est aussi parfois plus sombre afin d’emmagasiner plus rapidement la chaleur. Dans les Pyrénées et dans les Alpes, la vipère aspic forme des variantes de robes dont les motifs sombres sont plus larges (> photo ). En revanche, en zone méditerranéenne, cette même espèce apparaît très claire avec des bandes très réduites. Quant au mélanisme, une coloration noire uniforme parfois observée chez les vipères, c’est une adaptation très particulière qui n’est pas directement liée à un contexte thermique défavorable. On l’observe en effet aussi bien en montagne qu’en région méridionale.

Vivipare

adjectif

On dit d’un animal qu’il est vivipare lorsque l’embryon issu de la fécondation se développe dans l’utérus de la mère. Celle-ci se charge donc de le nourrir au moins jusqu’à son expulsion. Chez les animaux dits placentaires, la nourriture est transmise par le placenta et le cordon ombilical. La viviparité est pratiquée par tous les mammifères, à l’exception de l’ornithorynque et des échidnés. La plupart des reptiles, amphibiens, poissons ou arthropodes sont ovipares , c’est-à-dire que les petits se développent dans des œufs expulsés dans l’environnement. Certains reptiles de nos régions sont vivipares pour s’adapter aux conditions climatiques. C’est le cas par exemple du lézard vivipare, de l’orvet, de la coronelle lisse et des vipères.

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Couverture de La Salamandre n°228

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 228  Juin - Juillet 2015
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FAQ nature

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