La Salamandre finance des aménagements pour les abeilles sauvages
Au-dessus de Neuchâtel, des passionnés ont aménagé des espaces favorables aux abeilles sauvages avec le soutien de la Salamandre.
Au-dessus de Neuchâtel, des passionnés ont aménagé des espaces favorables aux abeilles sauvages avec le soutien de la Salamandre.
Du point de vue d’une abeille, les sommets arrondis du Val-de-Ruz, une vallée nichée dans le Jura neuchâtelois, pourraient ressembler à des fleurs géantes en pleine éclosion. L’Espace Abeilles, une association d’apiculteurs passionnés, tient en tout cas à faire des lieux un petit paradis pour insectes. Sur un terrain ensoleillé en contrebas du village de Cernier, des abeilles mellifères bourdonnent autour des 25 ruches disposées sur le site.
Mais depuis quelques mois, ce sont les cousines sauvages d’Apis mellifera qui occupent les pensées de Gilbert Dey, le président de la structure. Soutenu financièrement par la Salamandre, il a aménagé, avec son équipe, des espaces favorables aux abeilles terricoles. Ces pollinisateurs, qui comptent parmi les quelque 600 espèces d’abeilles sauvages recensées en Suisse, creusent leurs nids dans des sols généralement meubles et peu végétalisés en versant sud. Des biotopes en recul sous l’effet de l’artificialisation des terres et de l’agriculture intensive. « Ces abeilles terricoles représentent 70 % des abeilles sauvages et les milieux favorables pour leurs nids sont peu fréquents, souvent considérés comme inintéressants par les humains et donc transformés en zones artificielles », soupire Gilbert Dey.
Dans le Val-de-Ruz, ce sont quatre espaces sablonneux qui ont été aménagés au milieu des pruniers, des néfliers et des saules qui parsèment le coteau. A coups de pioches et de pelles, les volontaires ont creusé la terre pour y déposer des galets puis du sable. « Certaines espèces terricoles ne vont que dans le sable et ne réussissent à creuser que quand le sol est très dur », éclaire Christophe Praz, chercheur spécialiste des abeilles solitaires à l’Université de Neuchâtel. De manière plus générale, le sable plaît à la grande famille des apidés. « Les zones sableuses sont très chaudes en été, ce qui convient à ces insectes thermophiles », poursuit-il. Dans la prairie
fleurie d’Espace Abeilles, les visiteurs estivaux pourront peut-être apercevoir Panurgus banksianus. De couleur noire, elle évolue en altitude entre 900 et 2 400 m et apprécie les sols nus plus ou moins sableux, comme les bords des sentiers de randonnée. Elle est visible de début juin à début septembre dans les Alpes et plus rarement dans le Jura.
Gilbert Dey voit cette action comme le domino qui peut en faire basculer d’autres. « On ne va pas sauver la planète avec ce projet, mais plus il y a de secteurs favorables qui sont proches et plus ces abeilles peuvent éventuellement se propager », juge-t-il. Pour le biologiste neuchâtelois Dimitri Bénon, qui conseille l’association, cette initiative est un bon test pour mesurer à quel point des zones de ce type peuvent favoriser le retour de ces hyménoptères. « Il faut stimuler des populations qui, si elles disparaissent, sont beaucoup plus dures à faire revenir. »
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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