Comment l’hermine chasse-t-elle ?
Dans la prairie, un museau pointu surgit de l’herbe : l’hermine est en chasse. Découvrez la chasse dessinée en quatre étapes.
Dans la prairie, un museau pointu surgit de l’herbe : l’hermine est en chasse. Découvrez la chasse dessinée en quatre étapes.
 
			Acte 1 Traque au radar
Le crépuscule approche alors qu’une silhouette souple bondit de-ci de-là dans la prairie. Dénicher un campagnol ici, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! Si l’hermine veut manger rapidement, elle doit trouver une solution pour repérer les rongeurs sans avoir à retourner chaque brin d’herbe. Debout sur ses pattes arrière, la voilà qui tourne la tête en tous sens comme un périscope. Ou plutôt comme un radar, car à ce stade elle se sert surtout de ses oreilles. Son but : repérer les couinements que les rongeurs imprudents poussent régulièrement. Des cris si haut perchés qu’ils sont la plupart du temps inaudibles pour nous. Mais l’hermine a l’oreille fine, grâce à des cavités tympaniques spécialement élargies. Certes, les sons aigus portent moins loin que les graves, mais ils ont l’avantage d’être beaucoup plus faciles à localiser. Après quelques secondes d’écoute vigilante, l’affamé mustélidé capte un bruit prometteur, direction nord-est. Aussitôt, il reprend sa course, ventre à terre.
Acte 2 Pistage au flair
 
			Les cris se sont tus, mais l’hermine est lancée. La truffe au ras du sol, elle avance à petites foulées nerveuses dans la lumière déclinante. Soudain, elle s’immobilise et renifle attentivement une touffe de fétuque. Bingo ! Elle vient de dénicher un des marquages odorants que les rongeurs utilisent pour communiquer entre eux. A l’intérieur de son museau pointu, des os fins enroulés en cornets canalisent l’air vers la muqueuse spécialisée dans la détection des odeurs. Bourrée de capteurs, celle-ci couvre les trois quarts de la cavité nasale, huit fois plus que chez l’humain. En une seule inspiration, la chasseresse apprend qu’elle est sur l’itinéraire emprunté il y a moins d’une heure par une femelle de campagnol des champs. Aiguillée par l’odeur alléchante, l’hermine se lance dans une traque effrénée, passant d’une marque olfactive à l’autre sans dévier d’une griffe de la piste du rongeur. L’étau se resserre...
Acte 3 Poursuite à vue
 
			Soudain, l’hermine se fige. Un mouvement furtif derrière une feuille de rumex vient d’attirer son attention. Tendue comme une corde de violon, elle sonde l’obscurité de ses yeux perçants. Derrière ses rétines, une fine membrane nommée tapetum lucidum augmente sa sensibilité visuelle quand la lumière se fait rare. Grâce à ce dispositif – identique à celui qui rend les yeux des chats brillants – la guetteuse aperçoit immédiatement un second mouvement. A quelques pas, la femelle campagnol vient de surgir d’un terrier avant de se réfugier dans un autre. Ni une ni deux, la poursuivante plonge à son tour. Paniqué par le prédateur à ses trousses, le rongeur affolé fuit désespérément à travers les galeries. Sentant l’écart se resserrer, il tente le tout pour le tout en bondissant à la surface dans une fuite éperdue. Mais il est trop tard. La chasseresse le rattrape en quelques sauts foudroyants puis l’agrippe de ses pattes avant dans un roulé-boulé confus.
Acte 4 Meurtre au poinçon
 
			Crac ! Les mâchoires de l’hermine se referment sur l’infortuné campagnol. Malgré la vitesse fulgurante de l’attaque, la prédatrice frappe avec une précision chirurgicale, en orientant sa morsure par rapport à la position des yeux et des oreilles de la victime. En une seconde, les canines hautes et basses se rejoignent en perforant l’arrière du crâne et la gorge. Après quelques soubresauts, la proie s’immobilise. Sur sa fourrure, seules quatre petites gouttes de sang témoignent de son trépas. Encore surexcitée par la course-poursuite, l’hermine secoue sa victime plusieurs fois avant de se calmer. A peine quelques secondes de répit et la voilà repartie en bondissant, portant son repas dans la gueule. Heureusement, elle dispose d’un cou à rallonge, sans quoi elle se prendrait vite les pattes dans son fardeau. Vive comme l’éclair, elle se glisse dans le trou le plus proche où elle dégustera son repas en sécurité.
 
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			Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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