Voyage au cœur de l’hiver
« Survivre » raconte les exploits des animaux confrontés aux rigueurs de l'hiver en haute altitude. Ce film spectaculaire est né de la rencontre entre les réalisateurs Anne et Erik Lapied et La Salamandre. Confidences de deux cinéastes qui ont dédié leur vie à la montagne.
« Survivre » raconte les exploits des animaux confrontés aux rigueurs de l'hiver en haute altitude. Ce film spectaculaire est né de la rencontre entre les réalisateurs Anne et Erik Lapied et La Salamandre. Confidences de deux cinéastes qui ont dédié leur vie à la montagne.
Qu'est-ce que la nature a donné au chamois, au lagopède ou au lièvre pour qu'ils résistent ainsi tout l'hiver à la neige, au froid et au blizzard ? A quel moment ces animaux adaptés à la haute montagne passent-ils de la vie au mode survie ?
Pour réaliser « Survivre », nous avons procédé comme pour tous nos autres films. Les animaux ont été filmés en pleine nature et sans artifice.
![Lièvre variable en tenue de camouflage dans la neige / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/lievre-variable-en-tenue-de-camouflage-271x180.jpg)
![16 mars - Dix bouquetins se sont mis à l'abri des avalanches au pied d'un éperon rocheux. Pendant deux jours, ils sont restés debout, presque immobiles, en alerte dès qu'une coulée de neige descendait dans la vallée. Trois mâles se sont écartés un instant du groupe, le temps d'une image. Finalement, il a cessé de neiger, le risque a diminué et les bêtes ont repris leurs déplacements. / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/16-mars-dix-bouquetins-se-271x180.jpg)
![16 décembre - La veille, il était tombé 1 m 50 de neige. Presque submergé, ce grand mâle essayait de nager dans la pente. / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/16-decembre-la-veille-il-271x180.jpg)
![4 janvier - Réfugiée au pied de la falaise, toujours plus à l'aise
sur le rocher que dans la haute neige, cette femelle a déniché quelques touffes d'herbe. / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/4-janvier-refugiee-au-pied-271x180.jpg)
![17 mars - Impossible de courir la montagne à cause des risques d'avalanches. Alors nous avons attendu le passage de l'aigle dans les bourrasques. / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/17-mars-impossible-de-courir-271x180.jpg)
![23 novembre - Tant que la couche de neige n'est pas trop importante, quelques chamois s'attardent sur les crêtes où le vent dégage un peu de nourriture. / © Anne et Erik Lapied](https://master.salamandre.net/media/21603/23-novembre-tant-que-la-271x180.jpg)
Nous n'avons utilisé aucune machinerie, aucune caméra automatique, aucun hélicoptère. Par contre il nous a fallu beaucoup de temps. Sortir en montagne dans toutes les conditions, c'est ce qu'on aime ! Et notre matériel, nous l'avons porté sur nos épaules, si nécessaire en effectuant plusieurs allers et retours.
![Anne Lapied durant le tournage du film "Survivre" Anne Lapied durant le tournage du…](https://master.salamandre.net/media/21603/anne-lapied-durant-le-tournage-du-848x564.jpg)
Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a deux ans, nous avons vécu des conditions exceptionnellement rigoureuses. Dans la région du Parc national du Grand Paradis où nous étions, 500 chamois sont restés sur le carreau. L'hiver suivant, lors du tournage de « Survivre », nous avons été confrontés à une difficulté inattendue : le manque de neige. Cela nous a permis d'accéder à des secteurs habituellement inabordables à cause des avalanches. Mais pour les congères et la tempête, il nous a fallu recourir aux images de l'année précédente.
![Erik Lapied durant le tournage du film "Survivre" Erik Lapied durant le tournage du…](https://master.salamandre.net/media/21603/erik-lapied-durant-le-tournage-du-848x564.jpg)
Quand l'hiver est clément, il ne fait pas son travail habituel de sélection naturelle. Dans ce cas, ce sont les charognards, renards ou aigles qui ont plus de difficultés. Dans le film, on suit le destin d'un bouquetin victime d'une chute. Sa carcasse, nous l'avons localisée en observant le manège des corneilles et des grands corbeaux. Le lendemain à l'aube, nous installions notre affût.
Le premier jour, aucun visiteur. Le lendemain à 9 h, l'aigle se posait sur le cadavre. Une grande récompense ! Puis le renard est venu quelquefois. Restait encore à filmer le gypaète, ce merveilleux rapace situé tout au bout de la chaîne alimentaire. Après trois jours d'attente par -15°C, le grand mangeur d'os s'est laissé filmer durant 15 secondes !
Plus d'infos
![Couverture de La Salamandre n°207](https://master.salamandre.net/media/21605/couverture-la-salamandre-207-350x495.jpg)
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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