© Emmanuel Boitier

L’hiver éphémère d’Emmanuel Boitier

Hiver 2020, Emmanuel Boitier s’immerge dans une vague de froid qui saisit les plateaux du Massif central. Le photographe témoigne de cet instant comme si c’était le dernier…

Hiver 2020, Emmanuel Boitier s’immerge dans une vague de froid qui saisit les plateaux du Massif central. Le photographe témoigne de cet instant comme si c’était le dernier…

« L’hiver est devenu littéralement extraordinaire. J’ai profité d’une fulgurance de sa part avec un sentiment d’urgence. Et en effet, ces conditions spectaculaires n’auront duré que trois semaines. »

« Quelques arbres s’aventurent en altitude un peu plus loin que les autres. Ils courbent l’échine, plient sous la masse de la neige et du givre. Certains cèdent et tombent, d’autres se contorsionnent pour se protéger au mieux. D’autres encore résistent dans la beauté. Ces sentinelles du silence forcent l’admiration. »

« Nous sommes une société de chiffres, des chiffres partout, des chiffres tout le temps : tant de degrés en plus dans les années qui viennent, tant d’espèces qui vont disparaître, tant de linéaires de côtes engloutis par la montée des eaux… Qu’en est-il des choses non quantifiables et dont on ne parle pas ? La beauté par exemple. »

L'hiver éphémère du photographe Emmanuel Boitier
© Emmanuel Boitier

« J’ai peur que le monde ne se désenchante. Qu’adviendra-t-il quand nous ne pourrons plus profiter du plaisir simple de marcher dans la neige, au milieu d’arbres pétrifiés par le froid et le vent, avec la contemplation comme unique intention ? »

Emmanuel Boitier

Photographe basé en Auvergne.

Fin décembre 2020, une vague de froid et de neige s’abat sur les montagnes d’Auvergne et fait les gros titres. Je me réjouis de pouvoir profiter d’un hiver digne de ce nom. Une fois sur place, début janvier, je suis un peu perplexe. La déferlante médiatique promettait un enneigement exceptionnel et des températures polaires. J’ai pourtant le sentiment d’être juste face à quelque chose qui aurait été considéré comme normal il y a quelques années seulement. De la neige, certes, mais pas en quantité exceptionnelle. Quant au thermomètre, il n’affiche pas des valeurs invivables.

En moyenne montagne, l’hiver continental froid s’étiole et la neige disparaît peu à peu. Il est évidemment ici question de réchauffement climatique. Sous une forme qui pourrait paraître légère et simplement esthétique, ce travail est pour moi un véritable manifeste. Un témoignage.

Couverture de La Salamandre n°268

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 268  Février - Mars 2022, article initialement paru sous le titre "Saison éphémère"
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