Verres de mer
Les animaux qui peuplent les océans possèdent des formes, couleurs et jeux de transparences fascinants. Comment les faire connaître au public? Rien ne semble marcher sauf... le verre. Place à l'œuvre ahurissante des Blaschka, verriers du 19e siècle.
Les animaux qui peuplent les océans possèdent des formes, couleurs et jeux de transparences fascinants. Comment les faire connaître au public? Rien ne semble marcher sauf... le verre. Place à l'œuvre ahurissante des Blaschka, verriers du 19e siècle.
L'envol des fées
Le monde marin est habité d'animaux peu connus, parfois étranges, toujours fascinants. Cet Apolemia uvaria aux formes extraordinaires appartient au groupe des siphonophores. Ces animaux marins gélatineux vivent en haute mer en colonies qui réunissent des milliers d'individus sur des centaines de mètres. Autant de fées ébouriffées qui dansent devant nos yeux le long d'un tube transparent. Chaque élément de cette grande guirlande est spécialisé dans une fonction particulière, nourricière, défensive ou reproductive.
Ce spécimen d' Apolemia uvaria (image en tête d'article) n'a toutefois jamais vécu sous l'eau. Tout comme les autres créatures présentées dans ces pages, c'est un artefact né à la fin du XIXe siècle dans les ateliers des Blaschka, les célèbres verriers allemands. Le père, Leopold, puis le fils, Rudolf, y ont créé des milliers de céphalopodes, holothuries, scyphozoaires et autres némertes de cristal. Dans le scintillement de leurs créations exceptionnelles, plongeons à la découverte d'animaux que l'on pourrait croire tirés d'un monde imaginaire.
L'âme nature
Unique, l'œuvre sous-marine des Blaschka est constituée de milliers de pièces en verre réparties dans le monde. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle répond à la forte expansion des musées d'histoire naturelle. Tous sont confrontés à une question lancinante : comment présenter au public des invertébrés marins ? Papier mâché, alcool, cire : aucune de ces techniques n'est suffisamment performante.
Leopold, puis son fils Rudolf, descendants d'une longue lignée de verriers allemands à Dresde, imposent naturellement leur solution. Le verre, malléable et durable, permet l'ajout de peinture ou d'émaillage et, surtout, offre un effet de transparence inimitable. S'inspirant d'abord de dessins, puis de spécimens parfois vivants envoyés de Kiel, de Naples ou d'Angleterre, les Blaschka recréeront jusqu'à 700 espèces via catalogue. En 1890, ils délaissent le monde marin et se concentrent sur les fleurs et les plantes, à la faveur d'un contrat mirobolant proposé par le Musée botanique de Harvard.
Plus d'informations
- Blaschka, « Gläserne Geschöpfe des Meeres », Heidi & Hans-Jürgen Koch, Dölling und Galitz Verlag, 2007
- Blaschka, Les dompteurs de verre, au Muséum d'Histoire naturelle de Genève
- The Story of L. & R. Blaschka, un film du Corning Museum of Glass
- Une vidéo du Natural History Museum: "Priceless Blaschka models on display"
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Vos commentaires
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur
Pour commenter sans créer de compte, il vous suffit de cliquer dans la case « nom » puis de cocher la case « je préfère publier en tant qu’invité ».