© Jean-Philippe Paul

Allô, y a un serpent dans mon jardin !

Le groupe herpétologique Rhône-Alpes pilote une action SOS Serpents pour une cohabitation apaisée avec les reptiles.

Le groupe herpétologique Rhône-Alpes pilote une action SOS Serpents pour une cohabitation apaisée avec les reptiles.

« L’appel, pas la pelle ! » Le slogan du groupe herpétologique Rhône-Alpes est on ne peut plus explicite. Selon Fabien Dubois, coordinateur du projet, il est très important de remédier à la méconnaissance et aux craintes du grand public concernant les reptiles en général et les serpents en particulier. « Nous avons commencé en 2009 dans le département du Rhône, où l’urbanisation galopante de la ville de Lyon intensifiait la cohabitation entre l’homme et la faune sauvage », relate l’herpétologue également chargé de missions naturalistes à la LPO Auvergne-Rhône-Alpes.

Le mode opératoire du groupe herpétologique repose sur trois axes : information, formation et médiation. Une plaquette largement distribuée sensibilise la population aux bons réflexes à avoir en cas de rencontre avec un serpent à domicile. La personne apeurée ou simplement désemparée appelle le numéro de SOS Serpents et un bénévole répond aux premières interrogations. « Comme des pompiers, nous devons trouver les mots, calmer les personnes phobiques ou trop impatientes qu’on les débarrasse de l’animal », prévient Fabien Dubois.

On doit trouver les mots, calmer les personnes impatientes.

Les pompiers sont d’ailleurs partie prenante dans les formations et complètent le travail du groupe herpétologique en intervenant pour les reptiles exotiques échappés de terrariums ou victimes du trafic international. « Nos équipes spécialement formées sont autorisées par l’administration à manipuler les reptiles sauvages protégés, mais pas à les transporter, précise le naturaliste. Elles doivent donc les relâcher au plus près du lieu d’intervention. » Une contrainte souvent délicate en milieu urbain…

Neuf opérations sur dix concernent la couleuvre verte et jaune. Ce serpent thermophile profite du changement climatique et s’adapte bien au milieu urbanisé où il chasse les rongeurs et se déplace sur les toits. Fabien Dubois se souvient de très rares interventions pour la vipère, dans les monts du Lyonnais et le Beaujolais, mais jamais à l’intérieur de domiciles.

Les pics d’activité du groupe ont lieu en mai-juin puis en septembre-octobre, lorsque les jeunes serpents se dispersent. « Les périodes de canicule incitent les serpents à rentrer au frais dans les maisons et nous avons aussi un pic d’appels dans ces moments-là. » L’herpétologue confie qu’avec le succès de l’opération SOS Serpents, il y a de moins en moins de périodes creuses. Le groupe est même sollicité l’hiver, lorsque des couleuvres en hibernation sont délogées par des travaux de construction ou de voirie.

Plus le coup de fil remplace le coup de pelle, plus l’espoir d’une cohabitation apaisée avec les serpents grandit.

D'autres associations et bénévoles agissent pour la nature, retrouvez leurs histoires.

Couverture de La Salamandre n°257

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 257  Avril - Mai 2020, article initialement paru sous le titre "Allô, y a un serpent dans mon thuya !"
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Écologie

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