© Jean Philippe Delobelle

Glace à bulles

Rencontre poétique avec des bulles de méthane emprisonnées dans la glace.

Rencontre poétique avec des bulles de méthane emprisonnées dans la glace.

« Chaque hiver, avant que la neige recouvre les lacs jurassiens, je pars photographier la glace. Cet univers me fascine. Cette année-là, juste avant Noël, la couche était bien épaisse. Il faisait -15 °C. Il m'a fallu plus d'une heure pour trouver l'endroit idéal. J'avais rarement vu de si belles formations. Ces bulles de méthane proviennent de bactéries anaérobies, des formes de vie vieilles de plusieurs milliards d'années. C'est le seul moyen visuel de percevoir leur présence. Chaque strate de ces chapelets de bulles représente une nuit de glaciation. C'est très émouvant, car c'est toute une histoire qui nous est contée par ces structures, comme un monde mystérieux qui s'ouvre à nous durant un temps limité.
Il faut être là au bon endroit et au bon moment. Une fois que la neige est tombée ou que la glace est striée des coups de patin de ses visiteurs, cet univers se referme à nous. Au-delà des images, il y a la musique de ces étendues gelées. Par froid extrême, lorsqu'elle se comprime, la glace grince, couine et chante, un peu comme le font les baleines. Une ambiance particulière et magnifique.
Et parfois, elle craque. Là, c'est que l'on est allé trop loin, ou que la glace est trop fine. Il m'est arrivé de voir l'une de mes jambes passer à travers. Mieux vaut alors revenir sur ses pas. »

Propos recueillis par Nicolas Sauthier

Jean Philippe Delobelle, photographe
Jean Philippe Delobelle

Jean Philippe Delobelle

Photographe naturaliste depuis 30 ans

Amoureux du voyage dans son sens le plus large, cet enseignant en biologie basé à Seyssel, en Haute-Savoie, pratique la photo nature par passion. Dévorante, car elle occupe tout son temps libre. Ce qu'il apprécie par-dessus tout, c'est retrouver des endroits qui le marquent pour suivre leur évolution et leurs métamorphoses saisonnières. Un côté « collector » et « pèlerinage » qui lui va bien. Pour lui, le bon photographe est un obsessionnel de la beauté parfaite. Celui qui déniche un paysage banal et le fige dans le temps pour le rendre si unique. C'est pour cela qu'il n'hésite pas à revenir au même endroit à de multiples reprises pour capter le moment-clé. L'instant de grâce.

Couverture de La Salamandre n°213

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 213  Décembre 2012 - Janvier 2013

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