Le trombinoscope des poissons du Léman

L’artiste vaudois Jérôme Bosset propose un trombinoscope des poissons du lac Léman. Ses aquarelles font sortir de l’ombre les faciès souvent méconnus de ces êtres aquatiques.

L’artiste vaudois Jérôme Bosset propose un trombinoscope des poissons du lac Léman. Ses aquarelles font sortir de l’ombre les faciès souvent méconnus de ces êtres aquatiques.

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Chabot commun (Cottus gobio) : Poisson de fond qui évolue jusqu’à 50 m de profondeur. Il se tapit dans les anfractuosités rocheuses durant la journée et s’active à la nuit tombée. Sa forme aplatie et son aspect marbré lui permettent de se camoufler à merveille. C’est un carnivore qui se nourrit d’invertébrés. Le chabot est aussi... l’une des principales proies de la truite. Perche commune (Perca fluviatilis) : Elle dresse sa première nageoire dorsale très développée et épineuse pour dissuader un prédateur de l’attaquer. Ablette (Alburnus alburnus) : S’accommodant aux eaux troubles, ce petit poisson argenté vit en grands bancs proche de la surface des lacs. Omble chevalier (Salvelinus umbla) : Cette relique de l’ère glaciaire habite les lacs profonds et froids. Le mâle arbore un ventre rouge en période de reproduction. Perche soleil (Lepomis gibbosus) : Introduit d’Amérique du Nord au XIXe siècle, ce poisson très vorace est considéré comme une espèce exotique envahissante. Facilement identifiable grâce à ses flancs aplatis latéralement et colorés de jaune-orange. Poisson-chat (Ameiurus melas) : Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit au XIXe siècle. Appréciant les eaux stagnantes et peu profondes, il y fouille la vase et détecte la nourriture avec ses barbillons. Épinoche (Gasterosteus aculeatus) : En période de reproduction, le mâle affiche des flancs teintés de rouge. Il construit son nid avec du matériel végétal et des sécrétions visqueuses produites par ses reins. Lotte (Lota lota) : Nocturne. Sa barbille sensorielle trahit son lien de parenté avec la morue. Elle est apparue dans le Léman à partir du XVIIe siècle, depuis le bassin du Rhin. Seul poisson abondant jusqu’à 200-300 m de profondeur. Ombre commun (Thymallus thymallus) : Se reconnaît à sa nageoire dorsale colorée. 
Ce salmonidé apprécie les eaux bien oxygénées des rivières et embouchures. Brochet (Esox lucius) : Carnassier d’eau douce le plus connu. Il apprécie les eaux claires végétalisées. Ce prédateur armé de 700 dents acérées attend à l’affût dans les herbiers et fond sur sa proie de façon fulgurante. En plus de poissons, il peut consommer des grenouilles, des écrevisses et même de petits oiseaux aquatiques.
JeromeBosset_portrait

Depuis très jeune, je me suis intéressé aux milieux aquatiques. Enfant, j’ai eu beaucoup d’aquariums et je récoltais des poissons à divers endroits pour les observer. J’ai aussi fait de la pêche avec mon père chaque fois qu’on partait en vacances en Bretagne, en Grèce... Ma carrière professionnelle m’a ensuite éloigné de l’eau ; je suis microscopiste à l’Université de Genève, c’est-à-dire que j’aide des chercheurs à mener des observations à l’aide de microscopes et d’imagerie. Mais j’ai gardé un intérêt pour les poissons. J’ai d’abord fait beaucoup de plongée et de photo sous-marine dans des endroits exotiques. Puis, je me suis intéressé au Léman. J’ai commencé à observer la vie lacustre à la Jonction, là où le Rhône et l’Arve se rencontrent en aval du lac à Genève. Je me suis dit qu’il y avait rarement des portraits de poissons. J’ai décidé de les représenter comme on fait le portrait d’un humain, coupé au niveau du tronc.
En observant les espèces lacustres – qui se distinguent par une large variété de formes et de textures plutôt que par leurs couleurs – j’ai aussi fait le parallèle avec la photographie de portrait en noir et blanc, où le jeu d’ombre et lumière prime. J’ai donc décidé de représenter ces poissons en nuances de gris avec un fort contraste. Cependant, j’ai choisi d’ajouter de la couleur à l’œil, qui est le point focal et, chez les espèces pour lesquelles cette couleur est présente, un peu de rouge, pour créer un impact visuel fort. Le résultat m’a plu et j’ai finalement peint les 22 espèces indigènes du lac et quelques espèces introduites en supplément.

Jérôme Bosset

Collaborateur scientifique à l’Université de Genève et peintre naturaliste

Couverture de La Salamandre n°288

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 288  Juin - Juillet 2025, article initialement paru sous le titre "Galerie lacustre"
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