Le ballet endiablé de l’hermine blanche
#Histoiresdimages, c'est un rendez-vous photo nature de la Salamandre. Chaque semaine, le photographe naturaliste Alessandro Staehli nous partage une rencontre sauvage entre crêtes et rives. Prenez place à ses côtés, aux premières loges, pour vivre le ballet endiablé de la belle hermine.
#Histoiresdimages, c'est un rendez-vous photo nature de la Salamandre. Chaque semaine, le photographe naturaliste Alessandro Staehli nous partage une rencontre sauvage entre crêtes et rives. Prenez place à ses côtés, aux premières loges, pour vivre le ballet endiablé de la belle hermine.
L'hermine endiablée
Pour la joie des enfants, mais aussi des grands gamins, la neige est de retour. La nuit dernière, des milliards de flocons virevoltants ont blanchi le paysage. Je suis la ligne d’horizon avec les yeux collés aux jumelles à la recherche de l’hermine. Cela fait deux jours que je ne l’ai plus vue…
Il n’y a pas un chat ni un renard. En allant vers l’orée du bois, je retombe sur les traces du petit carnivore : des empreintes par paires, irrégulièrement espacées, zigzaguant en tous sens. Elle est encore là ! J’installe mon affût et j’attends. 2 h après, elle jaillit enfin de la neige. Elle se dresse sur ses pattes arrière et contrôle les environs. Puis, son petit Cirque du Soleil commence. Munie d’un sens de l’orientation surprenant, la dame blanche se faufile énergiquement dans les galeries des campagnols, pourtant invisibles sous la neige. Brûlante de vie, affamée et déterminée, elle traque ses proies jusqu’aux recoins les plus secrets de leurs réseaux souterrains.
Au centre de ce théâtre improvisé, sur une surface d’environ 9 m2, elle enchaîne ensuite des allers-retours psychédéliques à une vitesse hallucinante, tout en mettant en scène des figures aériennes à faire trembler Maurice Béjart. Blanche comme neige sur la neige blanche, ballant comme un diable, l’hermine hypnotise aussi l’autofocus de mon appareil, qui essaie inutilement de faire la mise au point. Je passe en mode manuel pour saisir les sauts périlleux et les folles cabrioles qui composent cette chorégraphie mystérieuse : c’est « la danse de la guerre ». On dit qu’elle lui sert à magnétiser ses proies, mais certains scientifiques croient que ce comportement serait dû à une infection par un nématode. En tout cas, au vu de ce qu’elle dépense lors de son ballet sous les flocons, on comprend mieux pourquoi elle doit consommer chaque jour l’équivalent d’un tiers de son poids.
Cette belle hermine, que j’ai eu la chance de suivre et photographier pendant 3 mois, est aussi devenue la star de mon calendrier photo 2022 : elle y figure en couverture et habille une des pages mensuelles !
A propos du photographe...
Né au Tessin (Suisse), Alessandro Staehli est biologiste et photographe naturaliste. Depuis 2011, il travaille à la Salamandre où il est responsable de projet édition. Grand passionné de nature et d'images, il coordonne notamment la collection de beaux livres photo Histoires d'images. Chaque semaine il partage un cliché de saison, ses coulisses et son histoire dans le rendez-vous nature #histoiresdimages ici, sur salamandre.org, et sur notre compte instagram! Découvrez le travail de l'artiste sur son site internet www.indionature.com.
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