La chouette hulotte, prédatrice virtuose
La plus commune des chouettes européennes possède une capacité d'adaptation spectaculaire. La hulotte sait vivre presque partout et mange de tout !
La plus commune des chouettes européennes possède une capacité d'adaptation spectaculaire. La hulotte sait vivre presque partout et mange de tout !
Le plus important ? Un terrain de chasse et une cavité où lover son nid. Une fois ces deux conditions réunies, la chouette s'accommode de milieux très divers. Bien sûr, sa préférence va aux forêts de feuillus où vivent le mulot sylvestre, le mulot à collier et le campagnol roussâtre.
Mais on peut aussi l'observer dans un bois de conifères, si tant est qu'un bosquet feuillu propice à ses proies favorites se trouve non loin de là. La hulotte a un faible pour les vieux chênes tordus et enlacés par le lierre. Elle vit également volontiers près des hommes. Investir parcs, jardins, granges et maisons à l'abandon ne lui fait pas peur.
Ingénieuse
L'observation des scènes de chasse, mais surtout l'étude des pelotes de réjection – ces amas de plumes, de poils et d'os non digérés que les rapaces nocturnes régurgitent – ont permis de connaître avec précision le régime alimentaire de la hulotte. Grâce aux analyses patientes d'os minuscules, on a découvert que, au-delà des traditionnels rongeurs, la chouette sait profiter des délicatesses de saison.
Au printemps, elle déguste des grenouilles et des crapauds. En été, de gros coléoptères, hannetons ou carabes par exemple. Si les rongeurs viennent à manquer, elle met de petits passereaux à son menu en usant de multiples ruses pour les débusquer. La nuit, certaines mésanges se dissimulent dans des trous d'arbre. La hulotte est capable d'introduire une patte à l'intérieur d'une cavité pour capturer un oiseau endormi. Dans les villages, les moineaux se cachent derrière les volets. Certaines tapent les persiennes de leurs ailes et effraient les oiseaux qui se font capturer, encore engourdis de sommeil. Dans les marais, la chouette fait claquer ses ailes aux abords des dortoirs d'hirondelles ou frappe les roseaux pour provoquer leur envol.
Ses qualités de chasseresse ne s'arrêtent pas là : vers de terre, limaces, belettes, écrevisses, taupes et chauves-souris font aussi les frais de son appétit éclectique. Véritable touche-à-tout, il lui arrive même de pêcher des poissons en eau peu profonde.
Miam, une Tengmalm !
Quand son domaine chevauche celui de la chouette chevêche ou, dans les forêts de montagne, celui de la chouette de Tengmalm, il lui arrive de s'en prendre à ses cousines. Mais alors, que craint l'intrépide hulotte ? Plus fort qu'elle bien sûr ! Elle peut à son tour devenir la proie du grand-duc. Doté des mêmes armes, aussi silencieux mais bien plus imposant, le plus grand rapace nocturne européen goûte volontiers aux chouettes. Même une vaillante prédatrice doit surveiller ses arrières.
Bruyant ver de terre
Au sol, la chasse au ver de terre se fait à l'oreille. Pour savoir où frapper, la hulotte écoute patiemment les mouvements du lombric qui évolue sous ses pattes. Elle ne creuse pas mais, au moment où le ver émerge d'une galerie, elle court, s'en saisit fermement avec le bec et tire dessus avec détermination. Quelques coups d'ailes en arrière pour garder l'équilibre, puis elle extrait la proie et l'avale d'un coup. On pourra ensuite retrouver la terre contenue dans le ver dans ses pelotes de réjection.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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