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Festival Salamandre 2025 : vos récits naturalistes!

À l'occasion du Festival Salamandre 2025 qui s'est tenu du 24 au 26 octobre, l'équipe du magazine a proposé aux visiteurs de s'essayer au récit naturaliste. Retrouvez les textes des participants dans cet article !

À l'occasion du Festival Salamandre 2025 qui s'est tenu du 24 au 26 octobre, l'équipe du magazine a proposé aux visiteurs de s'essayer au récit naturaliste. Retrouvez les textes des participants dans cet article !

Camille Belsoeur, rédacteur en chef adjoint de la Revue Salamandre, a dirigé l'atelier d'écriture.

Comment écrivent les journalistes de la Revue Salamandre ? Lors du Festival Salamandre 2025 qui s'est tenu à Morges sur les bords du lac Léman du 24 au 26 octobre, l’équipe vous a proposé de vous mettre quelques instants dans la peau d’un rédacteur naturaliste avec des conseils pour écrire votre propre récit. Il y avait deux options au choix pour les volontaires : raconter une scène que vous avez observé, ou décrire le monde à travers les yeux d'un animal. On vous partage ici les œuvres des participants, auteurs de très beaux textes ! Félicitations à eux et bonne lecture aux autres !

Doina Dumitrașcu, Morges (Vaud, Suisse)

Depuis que nous habitons dans notre appartement au pied de l’immeuble, nous avons expérimenté la cohabitation avec plein d’animaux. Une histoire qui nous a beaucoup touchés est la rencontre avec un petit, tout petit hérisson, un jour froid du mois de décembre 2022. Il était là, sur le paillasson, presque collé à la porte-fenêtre… Ces rencontres sont devenues fréquentes : il disparaissait, puis quand on ne s’y attendait pas, on le revoyait là. Il était trop petit, il semblait avoir froid… Nous nous sommes questionnés : mais il devrait hiberner, non ? Oui, nous nous sommes renseignés, mais n’avons pas trouvé de secours au téléphone auprès d’une association qui s’occupe des hérissons. Puis, nous avons pris l’initiative de lui construire une maison exactement comme celles que nous avons achetées quelque temps en arrière pour les hérissons qui passent chez nous aux bonnes journées de l’année. Et, merveille, notre petit hérisson a adopté la maison, avec de la paille à l’intérieur. Il y habite toujours… mais est-ce toujours lui ou un autre ?

Rosalie des Alpes en vol. / © WildMedia - stock.adobe.com

Elsa Gabriel, Grancy (Vaud, Suisse)

En août, dans une réserve naturelle autrichienne, je me baladais avec une amie. Nous marchions le plus possible dans l’ombre des arbres pour éviter la chaleur. Le chant des criquets et des cigales régnait dans l’atmosphère. Nous étions épuisées par la marche et assoiffées, quand une fée bleue apparut devant nous. Interloquées, nous ne comprenions pas ce que nous voyions. Était-ce une forêt magique ? La petite fée s’approcha, et là, je la reconnut. Avec ses longues antennes et ses élytres bleus, la rosalie des Alpes dansait dans les airs. Ce magnifique coléoptère était aussi grand que ma main. Il disparut de notre vision après quelques secondes, mais la petite fée est restée comme le meilleur souvenir de nos vacances.

Elodie Boyer et Maéline Depardon, Frontonas (Isère, France)

Ce midi-là, en allant me brosser les dents à la salle de bain après un copieux repas, mon œil est attiré par un léger mouvement sur le rebord de la fenêtre. Un petit plumeau de plumes brun clair sautille là. Je tourne la tête pour découvrir que l’oiseau de Kirikou observe le jardin. Je reconnais l’oiseau à sa petite huppe noir et blanc, il s’agit là d’une huppe fasciée que j’observe pour la première fois, autrement que dans le dessin animé.

Gaël Deffinis, 17 ans, Vosges (France)

Ce soir-là me prit l’envie, peut-être par manque de temps, de diriger mon affût hebdomadaire non pas dans les bois, mais sur le pas de ma porte. Surprise lorsque, alors que je pensais ne pas faire d’observation animalière, apparaît le malin renard, qui plonge son museau dans la gamelle du chat. Aussi futé qu’il est, sûrement a-t-il compris qu’ici dans le village, c’est nourriture à volonté et chasse interdite.

© photo - stock.adobe.com

Manoël et Jérôme Depardon, Frontonas (Isère, France)

Après notre emménagement en Isère, proche d’une zone humide, j’ai vu voler et entendu un cri d’oiseau inconnu. Après plusieurs années d’intérêt/interrogations sur l’origine de ces oiseaux et grâce au confinement Covid permettant des promenades autour de la maison, j’ai enfin pu voir cet oiseau coloré de plus près. Posé sur une ligne électrique et à l’affût des insectes volants dont il raffole. Les ruches de mon voisin abritaient son repas préféré. Il s’agissait en fait du guêpier d’Europe tirant son nom de son insecte favori. Reconnaissable par ses nombreuses couleurs (rouge, vert, bleu, jaune) et ses yeux rouges, ce migrateur vient se poser au sol le soir pour passer la nuit.

Lucas, 10 ans et Laura, Nyon (Vaud, Suisse)

Enfin, le grand soleil, le mois de mai. Je sors pour me baigner. Les crevasses me font un bon abri. Sentir la chaleur sur ma peau me fait du bien ! Je respire l’air du printemps et je suis content. Ce soleil bienveillant annonce le début de nouvelles aventures. Mes aventures se concentrent autour de la nourriture. Hop ! je vois un ver de terre ! Gloup ! dans ma bouche !

Anna-Fanélie Pécard, Les Ormes-sur-Voulzie (Seine-et-Marne, France)

L’heure de la migration a sonné. Poussée par un élan irrépressible, je me mets en marche pour aller à la rencontre de mes semblables. Et patatras, au milieu de la nuit, je me sens tomber et j’atterris sur un sol dur et froid. Dès les premiers rayons du soleil, il se transformera en sol brûlant, un désert qui desséchera ma peau en quelques instants. Je dois trouver un abri. De hauts murs m’empêchent de retrouver le couvert protecteur de la forêt. Je suis piégée. Je longe cette falaise abrupte et je tombe après quelques enjambées sur une planche de bois. Je vais m’y glisser pour protéger ma peau du soleil mordant, mais aussi des dents des mustélidés qui seraient bien contents de me croquer. Ce grand canyon a eu l'avantage de m’empêcher de traverser une longue bande de bitume d’où bon nombre de mes congénères ne sont jamais revenus. Des monstres de pneumatiques et de métal les ont fait fusionner avec le goudron. Et un matin, la planche se soulève, un humain m’attrape et me dépose dans une boîte jaune pour me déposer délicatement dans mes chères feuilles d’automne.
Je vais pouvoir continuer mon chemin et retrouver les miens.

Annick Oudin, Dijon (Côte-d’Or, France)

Je suis en Finlande avec ma fille, nous marchons dans ce paysage de neige. Un ruisseau coule encore malgré le gel intense. Un petit oiseau attire notre attention depuis la pierre où il est posé, il plonge et remonte aussitôt se poser sur sa pierre. Nous l’observons – sans le connaître – . Le paysage et lui sont en noir et blanc. Un passant nous crie “Koski kara, koski kara” en le désignant. Il cherche un autre nom que nous puissions comprendre (le Finlandais est une langue difficile), se tourne vers sa compagne de promenade qui fait non de la tête, elle ne sait pas traduire… J’ai retenu ce que j’avais entendu, avec la phonétique, j’ai cherché… (merci Google !!!) et fini par trouver “cincle plongeur”. C’est lui ! Depuis cette belle rencontre (presque comme dans un conte), il est notre petit oiseau state bird – comme une private joke. Je l’ai retrouvé un jour dans le Jura – caché le long de la Loue – puis près de chez moi, le long de l’Ouche qui traverse Dijon. Il vit le long des rivières – bien caché – , la petite tache blanche de son cou permet de l’apercevoir, son plongeon est très rapide, comme son vol. Il se fait désirer. Il faut savoir l’attendre et attraper au vol son passage éclair. Une carte postale et un origami du Festival Salamandre et je le verrai autant qu’il me plaira !

Cincle plongeur. / © Marc Andreu - stock.adobe.com

Romane et Maëlle Guillemin, 11 et 15 ans, Voiteur (Jura)

Un soir, nous marchions en famille avec l’immense espoir de rencontrer cet animal mythique dont nous rêvions depuis si longtemps. Et ce fut chose faite lorsqu’au détour d’un chemin nous aperçûmes ce petit être tant espéré, paraissant si fragile devant ces falaises immenses. Il était là, seul, nous remarquant à peine. Nous étions plusieurs à nous émerveiller dans un silence admiratif. Le plus incroyable était l’absence de crainte envers notre présence si proche de lui. Bouleversés, nous avons continué sur ce petit chemin pour contempler un peu plus loin le reste du groupe. Ce soir-là, nous avons ressenti la magie d’être acceptés par cette famille de bouquetins et ce souvenir restera gravé dans notre mémoire à jamais.

Couverture de La Salamandre n°No4

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° No4  Septembre 2025 - Août 2026
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