Comment les poissons passent-ils l’hiver ?
Les poissons n'hibernent pas. Ils doivent adapter leurs comportements pour survivre à l'hiver. Les éclairages de la biologiste Aurélie Rubin.
Les poissons n'hibernent pas. Ils doivent adapter leurs comportements pour survivre à l'hiver. Les éclairages de la biologiste Aurélie Rubin.
Chez les poissons, pas d’hibernation ! Beaucoup poursuivent leurs activités normalement. C’est notamment le cas des chevaines, des chabots ou de la plupart des espèces marines. D’autres, comme le silure ou la carpe, mangent et bougent moins, sans pour autant entrer en dormance. De nombreux salmonidés sont au contraire en plein remue-ménage : c’est leur saison des amours ! Parmi eux, l’omble chevalier et les corégones se reproduisent dans les lacs, alors que la truite commune remonte les rivières à la force des nageoires pour rejoindre ses frayères. Le saumon atlantique fait de même depuis l’océan, pouvant migrer à contre-courant sur des milliers de kilomètres.
*Frayère
nom f. Zone d’un biotope aquatique que les poissons utilisent pour pondre. Chaque espèce a ses exigences en matière de courant ou de granulométrie du substrat. Les femelles y déposent leurs œufs, puis, attirés par l’odeur de la ponte, les mâles viennent les recouvrir de leur semence.
Comment résistent-ils aux frimas hivernaux ?
Ce sont des animaux ectothermes, ce qui signifie qu’ils ne produisent pas leur propre chaleur. Leur température interne varie naturellement avec celle de l’eau sans qu’ils aient à dépenser de l’énergie pour la maintenir constante. Plusieurs espèces apprécient les secteurs frais, plus riches en oxygène. Les poissons frileux se déplacent quant à eux vers les zones les moins glaciales, par exemple en profondeur des lacs où la température se maintient autour de 4°C.
Que se passe-t-il en cas de gel ?
Les poissons ne supportent pas un milieu intégralement prisonnier des glaces, qui les prive d’oxygène et d’accès à la nourriture. Seuls certains spécialistes, comme le carassin, survivent en adaptant leur métabolisme et en produisant un antigel. Heureusement, le gel total concerne surtout les étangs peu profonds. Tandis que ces animaux peuplent plutôt les plans d’eau dont le volume est suffisant pour leur garantir des conditions de vie adéquates en toute saison. Si de la glace s’installe en surface, la végétation des berges joue un rôle important en conservant des zones d’eau libre permettant la circulation de l’oxygène.
Quid des hivers doux, toujours plus fréquents ?
Les bouleversements climatiques favorisent les espèces plus tolérantes à la chaleur qui étendent leur habitat vers l’amont des cours d’eau ou à des latitudes plus élevées dans l’océan. Les poissons d’eau froide vont quant à eux faire face à des extinctions massives. En se réchauffant, les lacs et rivières de montagne contiennent moins d’oxygène et voient se développer des maladies comme la saprolégniose. Les truites y sont particulièrement vulnérables lorsqu’elles sont affaiblies par leur migration hivernale.
Les réponses à vos questions sur la faune et la flore sont dans notre rubrique FAQ Nature.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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