Comment les jeunes oiseaux migrateurs trouvent-ils leur chemin ?
Chaque année, les oiseaux migrateurs nés au printemps rejoignent leurs quartiers d'hiver sans jamais y avoir été. Les éclairages de l'ornithologue Maxime Zucca.
Chaque année, les oiseaux migrateurs nés au printemps rejoignent leurs quartiers d'hiver sans jamais y avoir été. Les éclairages de l'ornithologue Maxime Zucca.
Certains, comme les oies ou les grues, sont accompagnés par leurs congénères qui leur apprennent la route lors du premier trajet. Cependant, la plupart des oiseaux migrateurs voyagent seuls. Pour eux, l’itinéraire est inscrit dans les gènes. Ils ont en quelque sorte un programme automatique qui leur dit quand commencer leur périple, dans quelle direction voler et pendant combien de temps. Celui-ci est très précis et peut les inciter à se nourrir davantage juste avant de traverser une mer ou un désert qu’ils n’ont pourtant jamais vu. Puis, avec l’expérience, les oiseaux apprennent à corriger leur course en fonction de leur connaissance du terrain.
Quels sont leurs points de repère ?
La plupart migrent de nuit et lisent la carte du ciel étoilé. Les voyageurs diurnes utilisent la position du soleil. De plus, leurs pupilles possèdent des récepteurs qui leur permettent de « voir » le *champ magnétique terrestre,** grâce auquel ils peuvent connaître leur latitude même lorsque le ciel est couvert. Ils savent donc s’orienter et déterminer leur localisation, y compris dans des régions qu’ils n’ont jamais traversées auparavant. Après leur premier voyage, ils peuvent aussi se servir des éléments du paysage, comme les lignes de côte, les montagnes et même les autoroutes ! Enfin, de nombreux oiseaux auraient un odorat développé qui les aiderait à se repérer par rapport aux effluves émis par la végétation.
*Champ magnétique terrestre
nom m. Force électromagnétique semblable à celle d’un aimant qui englobe la Terre, avec un côté « nord » et un côté « sud ». C’est par rapport à ces pôles que s’orientent les aiguilles des boussoles. Les ions et électrons émis par le Soleil, très nocifs pour les êtres vivants, sont stoppés par ce champ de force, auquel ils se heurtent en formant les aurores boréales.
Comment tout cela a-t-il été découvert ?
Des scientifiques qui étudiaient des fauvettes en cage ont remarqué qu’elles s’agitaient à certains moments de l’année. Ils ont noté dans quelle direction et pendant combien de temps elles essayaient de voler. Cela correspondait exactement à l’axe et à la durée du trajet qu’elles auraient eu à effectuer pour leur migration. Quand les repères des passereaux étaient modifiés artificiellement, par exemple en projetant de fausses étoiles pendant la nuit, ceux-ci changeaient leur orientation en conséquence. Le baguage puis les balises de géolocalisation ont permis de confirmer le tracé des routes migratoires et le rôle de l’expérience dans le choix du chemin à prendre. Pourtant, beaucoup de questions restent encore sans réponse. Les jeunes coucous, par exemple, peuvent migrer en passant soit par l’Espagne soit par l’Italie, mais on ignore pourquoi ils choisissent l’un plutôt que l’autre.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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