Comment aider les abeilles sauvages ?

Des abeilles bien différentes

Contrairement à leurs cousines domestiques, les abeilles sauvages ne vivent pas en colonies organisées avec une reine. La plupart sont solitaires : chaque femelle construit son propre nid, y dépose du pollen, pond un œuf… et referme le tout. Elle n’élèvera pas ses petits.

Certaines creusent dans le sol, comme l’Halicte de la scabieuse, qui ramène à la galerie souterraine de quoi nourrir sa future progéniture. D’autres s’installent dans des tiges creuses ou du bois mort. Il en existe de toutes les tailles, y compris des miniatures de cinq millimètres, souvent invisibles à l’œil distrait. Et pourtant, même ces minuscules insectes sont d’excellents pollinisateurs !

Une diversité incroyable… en déclin

On compte environ 600 espèces d’abeilles sauvages en Suisse et plus de 900 en France. Mais aujourd’hui, près de 45 % d’entre elles sont menacées, selon la liste rouge nationale. Un chiffre qui suit la même tendance partout en Europe.

Les principales causes de ce déclin sont bien connues : la disparition des fleurs sauvages et des milieux naturels, l’usage massif des pesticides, la raréfaction des sites de nidification… et, plus surprenant, la concurrence des ruches.

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La ruche, une fausse bonne idée ?

Face au déclin des pollinisateurs, beaucoup de personnes bien intentionnées pensent aider les abeilles en installant une ruche dans leur jardin. Mais c’est une erreur de diagnostic. Une ruche, ce n’est pas une abeille : c’est un élevage, celui de l’abeille domestique. Cela revient à introduire en grand nombre une espèce déjà très présente, au risque de renforcer la compétition avec les abeilles sauvages, bien plus discrètes et souvent en danger.

Les abeilles domestiques sont précieuses pour l’agriculture, mais elles vivent par dizaines de milliers dans une même colonie. Multiplier les ruches, en particulier dans des milieux pauvres en fleurs, met une pression supplémentaire sur les ressources florales. Résultat : moins de nourriture disponible pour les autres espèces, et plus de risques de transmission de maladies.

Il ne s’agit pas d’opposer abeilles domestiques et abeilles sauvages, mais de trouver un équilibre. L’apiculture a toute sa place, surtout dans les zones agricoles, mais elle ne remplace pas les efforts de préservation de la biodiversité.

Comment les aider concrètement ?

Pas besoin d’être apiculteur pour soutenir les abeilles ! Voici quelques gestes simples mais efficaces pour le jardin :

• Laissez pousser les fleurs : tondez moins souvent et laissez des zones non fauchées pour permettre la floraison.

• Plantez des aromatiques comme la menthe, le thym ou la sauge, très appréciées des abeilles.

• Choisissez des plantes locales (espèces indigènes) : elles sont mieux adaptées à la faune locale.

• Préservez des coins sauvages dans votre jardin, y compris des buissons, du sable ou du bois mort.

• Percez des trous dans des bûches ou laissez des tiges creuses : de nombreux insectes s’y installent pour pondre.

Même sans jardin, on peut agir : en évitant les produits chimiques, en sensibilisant autour de soi, ou en soutenant les aménagements favorables aux pollinisateurs dans l’espace public !

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Très pédagogique, chaque fiche présente les fleurs et les animaux favorisés ainsi que le budget et la difficulté de l’installation. Elle donne aussi des conseils d’entretien spécifiques au balcon ainsi que quelques informations insolites sur les oiseaux, coléoptère ou chauve-souris qui viendront visiter votre oasis miniature.

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