Vincent Verzat: « les rencontres sauvages illuminent ma vie »
Épuisé par des années de militantisme, le vidéaste Vincent Verzat, plus connu sous le nom de sa chaîne YouTube « Partager c’est sympa », a repris force en se connectant à la nature tout autour de chez lui. Un film spectaculaire raconte cette métamorphose. Le vidéaste évoque la genèse de ce documentaire, disponible gratuitement depuis le 6 novembre sur sa page YouTube.
Épuisé par des années de militantisme, le vidéaste Vincent Verzat, plus connu sous le nom de sa chaîne YouTube « Partager c’est sympa », a repris force en se connectant à la nature tout autour de chez lui. Un film spectaculaire raconte cette métamorphose. Le vidéaste évoque la genèse de ce documentaire, disponible gratuitement depuis le 6 novembre sur sa page YouTube.
« J’aime raconter des histoires avec des vidéos… L’aboutissement de cette vocation, c’est « Le vivant qui se défend ». Ce long métrage parle d’humains embarqués dans des luttes militantes, de non humains à la survie de plus en plus difficile… et enfin de mon parcours personnel en lien avec ces deux mondes.
Pendant le Covid, ma chaîne YouTube décolle de manière spectaculaire. Mes vidéos sur le dérèglement climatique et la crise environnementale touchent des millions de gens. Un beau succès numérique… qui me conduit progressivement hélas à l’épuisement. Solitude devant l’écran, peu de leviers de luttes à hauteur de l’enjeu. Et puis, il y a l’éco-anxiété, cette conscience qu’en 2015, lors du sommet de Paris pour le climat, les experts nous donnaient une fenêtre d’opportunité de 5 à 10 ans pour éviter une catastrophe hors de contrôle… Et le temps qui passe et rien qui change, ou si peu.
Cap sur un nouveau monde
Je n’en peux plus! Alors je finis par faire une grosse pause. Plus de vidéos, je suis à plat, sans énergie. Et puis un jour, un peu par hasard, je tombe sur un livre du philosophe Baptiste Morizot. « Manières d’être vivant » agit sur moi comme une bouée de sauvetage. Cette lecture me donne l’élan d’ouvrir les yeux sur ce qui m’entoure. Un merle, un choucas des tours, un renard… Tout simplement de m’intéresser aux animaux autour de chez moi, sachant que là où j’habitude dans la banlieue de Valence, ce n’est pas précisément un territoire préservé.
Au début, je galère, je n’y connais rien. Mon premier affût est un véritable sketch. Heureusement, des vidéastes naturalistes me contactent pour m’aider. Grâce à eux, je grille quelques étapes. Et bientôt les rencontres sauvages illuminent ma vie. Certes, mes vidéos sur le sauvage ont des audiences beaucoup plus faibles que ce que je faisais avant, mais qu’importe, les retours sont tellement positifs. Ça me porte, ça me nourrit. J’ai l’impression de renaître.
La révélation des blaireaux
Alors je m’accroche. À force de pistages et d’affûts, je parviens à filmer mes premiers chevreuils. Quelle émotion! Puis mes premiers cerfs. Je m’émeuts aussi du destin d’espèces menacées que je parviens à observer comme des pies-grièches grises, oiseaux victimes de la disparition simultanée du bocage et des insectes. Et puis, il y a les blaireaux dont je commence à suivre la vie dans des terrains vagues ou au bord de routes fréquentées. Avec eux, je prends conscience combien chaque animal sauvage est un véritable individu avec son caractère, ses habitudes personnelles… et à quel point chacune de ces vies est unique et précieuse.
À vrai dire, je ne connais pas de film qui fasse le lien entre la beauté du vivant et les luttes humaines contre la destruction de cette beauté. De ce constat naît l’idée de conter et de monter une histoire qui alterne entre vies sauvages et actions militantes. Au début, j’axe mon scénario sur les blaireaux de mon village et sur tous les liens que je tisse avec eux, et puis cela prend progressivement de l’ampleur. Ça déborde de toutes parts. Alors finalement, je prends le pari d’en faire un long métrage nourri par mon savoir-faire de Youtubeur.
De l’espoir et de l’élan
Je suis heureux d’avoir réussi à boucler ce projet. J’espère sincèrement que « Le vivant qui se défend » inspirera un large public à combiner actions de résistance et ressourcement dans la nature. Qu’il vous donnera de l’espoir et de l’élan. La clé, c’est de nous attacher davantage au territoire dans lequel nous vivons, que nous n’hésitions pas à le défendre comme je le raconte dans mon film. Car, sur des luttes locales, chacun d’entre nous est pleinement légitime à prendre son destin en main. Bien sûr, il y a de quoi ressentir de la tristesse ou de la colère devant toutes les destructions en cours dans le monde. Et pourtant, tout ce qu’on réussit à sauver, c’est tellement important. C’est notre part, ça porte, ça fait sens. Car l’espoir rejaillit de l’action. »
Le documentaire « Le vivant qui se défend »
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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