Tortue caouanne : un nid très surveillé dans l’Hérault
Début septembre, 95 tortues caouannes sont nées sur une plage de l’Hérault. Une éclosion rare très attendue par les bénévoles qui veillaient sur le nid.
Début septembre, 95 tortues caouannes sont nées sur une plage de l’Hérault. Une éclosion rare très attendue par les bénévoles qui veillaient sur le nid.
Dans la soirée du 17 juillet dernier, un passant a réalisé une fabuleuse observation depuis le boulevard longeant la plage de Valras, dans l’Hérault : une tortue caouanne en train de pondre sous les lumières de la ville. Immédiatement informée, l’Association de sauvegarde du littoral des Orpellières et du Biterrois a mis en place une barrière et un dispositif de protection sur toute la zone. Une surveillance humaine 24h/24 a été possible grâce à la mobilisation de l’ONG Sea Shepherd, du Centre d’étude et de sauvegarde des tortues marines de Méditerranée (CESTMed) et de nombreux locaux et touristes. « C’est un message encourageant, témoigne Yann Geshors, un signe que les gens veulent protéger la nature. »
Fort de son expérience de suivi des oiseaux de rivage, l’animateur environnement aux Orpellières ne voit pas d’excès de zèle dans ces mesures : « Nous savons que les périmètres de sécurité sont rarement respectés à cause de la curiosité. Nous voulions garantir à tout prix la réussite de cette ponte. »
Mais qu’est-ce qui est donc passé par la tête de cette tortue pour qu’elle vienne sur une plage touristique si fréquentée ? Théo Guillaume, chargé d’études au CESTMed, a une piste de réponse : « Avec l’épisode caniculaire estival, les eaux des côtes françaises se sont réchauffées jusqu’à atteindre des températures proches de celles du littoral espagnol et italien, des lieux de pontes fréquents en Méditerranée. » Les milieux favorables à la reproduction de la tortue caouanne se seraient donc étendus vers le nord cet été.
“C’est un signe encourageant, les gens veulent protéger la nature.
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À ce jour, c’est seulement la cinquième reproduction de ce reptile marin recensée sur les côtes méditerranéennes françaises. En réalité, il n’est peut-être pas si rare que des tortues tentent de déposer leurs œufs sur nos plages, mais le nettoyage mécanique et la forte fréquentation les détruisent avant qu’ils ne soient repérés. « Les agents de nettoyage sont les plus à même d’observer des nids de tortues marines. Il est donc nécessaire que ces personnes soient formées pour les reconnaître », souligne Théo.
L’éclosion des 95 petits a eu lieu en catimini durant l’après-midi du 7 septembre et les bénévoles n’ont profité que de la fin du spectacle. Le départ en mer est le début d’une aventure périlleuse pour les jeunes animaux à écailles. Les filets de pêche et la prédation naturelle auront raison de la plupart d’entre eux. Autre menace majeure : le plastique. « On en retrouve dans le tube digestif de 90 % des tortues caouannes recueillies en centre de soins », déplore le chargé d’études.
Finalement, seul un bébé tortue sur mille survivra à l’appel du large. Un chiffre qui résume à lui seul l’enjeu et l’importance du travail des associations.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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