© Christine Wuillemin

La réserve naturelle de la Pointe à la Bise revit

De gros travaux ont été menés dans la réserve naturelle genevoise pour préserver et renforcer sa biodiversité. Ouverture des portes !

De gros travaux ont été menés dans la réserve naturelle genevoise pour préserver et renforcer sa biodiversité. Ouverture des portes !

Une roselière revitalisée, des mares supplémentaires et un nouveau centre d’accueil plus respectueux de l’environnement… Olivia Spahni ne cache pas sa joie. « Après un an et demi de travaux, nous pouvons enfin montrer le nouveau visage de notre réserve naturelle », se réjouit la secrétaire générale de Pro Natura Genève. En juillet, naturalistes et familles ont enfin pu retrouver le meilleur spot d’observation du bout du lac Léman. Située sur la commune de Collonge-Bellerive, la Pointe à la Bise constitue en effet l’un des derniers rivages naturels du Petit-Lac et regroupe une incroyable variété de milieux malgré sa petite taille : 8,8 ha dont 2,7 ha sur la terre ferme.

Cette perle de biodiversité avait néanmoins besoin d’une sérieuse remise à niveau, à commencer par la roselière lacustre, la plus précieuse du canton. « Nous avons creusé certaines parties afin de créer plusieurs structures de végétation et des habitats favorables aux différents limicoles, comme le petit gravelot ou l’échasse blanche, ainsi qu’aux rallidés tels que la marouette ponctuée, explique David Leclerc, responsable milieux-espèces pour l’entretien des réserves genevoises. Les surfaces d’eau ont également été augmentées de manière à attirer d’autres animaux comme de nouvelles libellules. » Dix-huit de ces insectes ont déjà été repérés, dont l’æschne isocèle et la grande æschne.

La Pointe à la Bise est l’un des derniers rivages naturels du Petit-Lac. 

A Genêve, la réserve naturelle de la Pointe à la Bise revit
Triton alpestre / © Christine Wuillemin

En fait, le principal souci de la réserve reste la disparition de ses amphibiens. « Nous avions une population abondante il y a vingt ans et aujourd’hui, même le crapaud commun et le triton alpestre se font rares », déplore David Leclerc. Afin de les faire revenir, le grand étang nord a été segmenté pour former quatre mares sans poissons et aux pentes douces. « La prochaine étape sera de faciliter le déplacement des amphibiens en améliorant la connectivité des bois du bassin versant et en convainquant les privés de dégager des passages entre leurs jardins », annonce-t-il.

A Genêve, la réserve naturelle de la Pointe à la Bise revit
David Leclerc, Olivia Spahni, Sylvain Guerry et Iacopo Luino (de gauche à droite) s’emploient à rendre la réserve toujours plus propice à la vie lacustre et à détecter les nouveaux venus. / © Christine Wuillemin

En ce mois d’août, la nature a repris ses droits et effacé toute trace du chantier. Mieux, la fermeture complète de ce printemps due à l’épidémie de Covid-19 a permis l’émergence d’un trésor : la rare Epipactis fageticola. Cette discrète orchidée, autrefois répandue dans les forêts bordant les lacs, ne se rencontre désormais qu’en quatre lieux de Suisse romande. « Plusieurs plants ont poussé sur la zone de pique-nique d’habitude piétinée en permanence. Nous les avons déplacés et espérons qu’ils se reproduisent », sourit pour sa part Iacopo Luino, responsable des espaces extérieurs. Selon lui, maintenant qu’elle a fait peau neuve, la réserve pourrait bien dévoiler de nouvelles surprises ces futures années. Ouvrez donc l’œil lors de votre prochaine visite !

A Genêve, la réserve naturelle de la Pointe à la Bise revit
Epipactis fageticola / © Christine Wuillemin

Découvrez plus d'informations sur la Pointe à la Bise.

Couverture de La Salamandre n°259

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 259  Août-Septembre 2020, article initialement paru sous le titre "Nouveau souffle pour la Pointe à la Bise"
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Écologie

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