Pourquoi peut-on observer des aurores boréales dans nos régions ?
La réponse d'Aurélie Marchaudon, astrophysicienne à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse.
La réponse d'Aurélie Marchaudon, astrophysicienne à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse.

Tous les onze ans, notre étoile passe par un pic d’activité. C’est le 25e cycle, dénombré à partir de 1755, date depuis laquelle nous avons commencé à compter les taches à la surface du Soleil. De grandes quantités de particules sont alors éjectées à forte vitesse, donc avec beaucoup d’énergie. Quand elles arrivent près de notre planète, le champ magnétique terrestre les dévie. Mais une partie de ces particules vont tout de même pénétrer le bouclier magnétique de la Terre côté exposé au Soleil et circuler à l’intérieur de notre environnement spatial. Elles vont finalement précipiter depuis le côté nuit au niveau des pôles dans l’atmosphère terrestre. Voilà pourquoi on parle d’aurores polaires *. Sous l’effet des collisions entre ces particules solaires et les composants atmosphériques, les atomes et molécules vont être excités. Lorsqu’elles reviennent à un état stable, elles vont perdre leur énergie et émettre un photon, une particule porteuse de lumière qui est responsable des aurores que l’on peut voir. Comme l’activité du Soleil est particulièrement intense cette année, les perturbations magnétiques qu’il engendre déstabilisent plus fortement notre environnement, débordent largement des pôles et gagnent nos latitudes.
D’où viennent les différentes couleurs des aurores que l’on distingue ?
Elles sont principalement dues à l’atome ou à la molécule qui sont impactés par les particules solaires. Plus l’énergie de ces dernières est forte et plus elle va impacter des molécules lourdes. Le rouge et le vert sont des radiations de l’oxygène, un atome léger. Le bleu et le violet sont associés au diazote, plus lourd. La plupart du temps, les aurores sont plutôt rouge et vert, mais notre œil voit moins bien le bleu, ce qui biaise aussi les observations.
D’autres aurores seront-elles bientôt visibles ?
Très probablement, car nous atteindrons le maximum d’activité du Soleil durant l’année 2025. Mais il est difficile de prévoir ces phénomènes à l’avance. Cela dépend du développement des structures à la surface de l’astre, de leur entrée potentielle en éruption, de la façon dont elles vont se propager et enfin de la façon dont elles vont rentrer en contact avec notre champ magnétique. On arrive en général à prévoir les aurores polaires vingt-quatre heures avant leur apparition grâce à des caméras qui sondent le Soleil en permanence. Elles sont souvent positionnées sur des satellites à un point fixe entre la Terre et le Soleil qui évoluent à la même vitesse angulaire que la Terre. Ces appareils mesurent l’activité de notre étoile telle qu’elle s’est produite sept minutes plus tôt, soit le temps que met la lumière pour atteindre notre planète.
* Aurore polaire
nom f. Phénomène lumineux atmosphérique caractérisé par des voiles colorés dans le ciel nocturne. Les aurores polaires sont provoquées par l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère. Les aurores boréales apparaissent dans l’hémis-phère nord, et les aurores australes dans l’hémisphère sud.

Retrouvez les réponses à vos questions dans notre rubrique Questions nature.

Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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