Pourquoi les coccinelles ont-elles des points ?
Les coccinelles ne sont pas aussi voyantes sans raison. Eclairages sur la robe de ces insectes par Bruno Mériguet, entomologiste spécialiste des coléoptères.
Les coccinelles ne sont pas aussi voyantes sans raison. Eclairages sur la robe de ces insectes par Bruno Mériguet, entomologiste spécialiste des coléoptères.
Elles n’en ont pas toutes, de loin, et ne sont pas non plus toutes rouges comme Coccinella septempunctata, la célèbre coccinelle à sept points. Il existe une grande diversité des couleurs et des motifs chez ces coléoptères qui sont plus d’une centaine à peupler nos contrées. De plus, les robes peuvent considérablement varier au sein d’une espèce. Ainsi l’adalie à dix points revêt une douzaine d’apparences : fond marron à taches blanches, fond noir à taches rouges, fond rouge, jaune sans taches… Le cas le plus extrême est sans doute la coccinelle asiatique, dite arlequin, qui présente 200 formes différentes de pigmentation.
Mais alors, le nombre de points indique-t-il vraiment l’âge de l’animal ?
C’est une légende. Lors de la transformation de la larve en coccinelle, un gène particulier détermine précisément les points de la carapace. Une fois adulte, cette carapace ne change plus. Le nombre de points reste donc identique tout au long de la vie de l’animal qui dure rarement plus d’un an.
Quel signal envoient ces robes colorées ?
C’est un avertissement ! Lorsqu’elle se sent menacée, la coccinelle sécrète pour se défendre une substance chargée d’alcaloïdes légèrement toxiques. L’oiseau qui tente de la béqueter se souviendra toute sa vie de son goût amer et de l’éventuelle indigestion provoquée. Et la prochaine fois qu’il croisera un insecte ainsi coloré, il passera son chemin. Ce phénomène, extrême opposé du camouflage, se nomme **aposématisme***.
* Aposématisme
nom m. Du grec apó , repousser, et sêma, signal. Mécanisme de défense utilisé par des animaux comme la coccinelle ou la salamandre tachetée. Consiste à arborer des couleurs vives ou des contrastes visuels forts. Ce signal prévient les prédateurs de la potentielle toxicité d’une proie. Il arrive qu’une espèce inoffensive ne fasse qu’adopter l’apparence d’une espèce toxique, on parle alors de mimétisme batésien.
Cette stratégie défensive fonctionne-t-elle pour toutes les bêtes à bon Dieu ?
Il a été démontré que plus une coccinelle est visible, moins elle est prédatée et plus elle a de chances d’assurer sa descendance. C’est ce qui a favorisé ou non certaines variétés au cours de l’évolution, en fonction du type de prédateur. En général, ce sont les teintes rouge et jaune associées au noir qui produisent le meilleur effet répulsif.
Apprenez-en encore plus sur les coccinelles en lisant notre dossier complet.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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