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Opération chauves-souris

Julien Perrot part à la rencontre de scientifiques qui étudient les chauves-souris. Reportage.

Julien Perrot part à la rencontre de scientifiques qui étudient les chauves-souris. Reportage.

Rendez en forêt en ce printemps. Estelle Blandenier, de l'association Chiroptera Neuchâtel, porte une harptrap sur l'épaule. "C'est un piège à chauves-souris qui comporte une rangée de fil. Nous allons le poser ce soir dans un tunnel pour attraper les chiroptères" détaille la naturaliste.

Une équipe de trois scientifiques suit la population de chauves-souris de ces gorges. "On fait ce suivi tous les ans, explique Christophe Jaberg, on vérifie que certaines espèces rares sont toujours présentes ou pas, on espère les retrouver chaque année."

Le piège est installé, il est composé de trois rangées de fils. "Les chiroptères détectent avec leur écholocation la première rangée de fil et l'évitent. Ils sont ensuite piégés par les deux autres rangées et tombent alors dans un sac de récupération. Le fil est assez souple pour que les chauves-souris soient capturées sans dommage."

Au printemps, beaucoup de ces mammifères transitent dans ces gorges sauvages. Elles passent alors par ce tunnel où les spécialistes les inventorient.

Première prise au filet de ce soir, Arnaud Vallat sort délicatement une toute petite bête du sac. "Elle n'est pas plus grande que mon pouce, c'est une pipistrelle, avec ses cinq grammes, c'est une des plus petites espèces qui vit chez nous. Pour reconnaître les chauves-souris, on regarde le tragus, une partie de l'oreille. À chaque genre de chauve-souris sa forme de tragus. Et pour déterminer l'espèce de pipistrelle, on regarde le pénis des mâles. Celui des pipistrelles communes est noir, alors que celui des pipistrelles pygmées est orange."

Après l'identification et les mesures biométriques, toujours faites le plus rapidement possible, chaque chauve-souris est libérée.

On peut identifier ces animaux en les capturant, mais aussi en utilisant un détecteur à ultrasons que les scientifiques appellent batbox. "Cet appareil rend audibles les ultrasons que la chauve-souris émet. Chaque tac est un cri. Elle en fait beaucoup, cela lui permet d'établir une carte de son environnement. Selon la fréquence du cri, on peut savoir quelle est l'espèce. Par exemple, la pipistrelle cri à 45 kHz."

Deuxième capture de la soirée, c'est un murin de Daubenton. Estelle le maintient délicatement le temps de l'identifier. "Il a le tragus pointu, son visage est assez clair et surtout, il a de très grands pieds. Cela lui sert à pêcher les insectes à la surface de l'eau."

Puis, c'est une plus grande espèce qui est prise dans les filets, un grand murin. Celui-ci est deux fois plus grand que son cousin de Daubenton. Christophe s'apprête à libérer cette dernière prise de la soirée. "Je vais le libérer, il pourrait se poser directement au sol et repartir. Cette espèce capture toute ses proies au sol contrairement à beaucoup d'autres chiroptères."

23h10, toutes les chauves-souris ont été capturées, identifiées et mesurées, l'opération prend fin.

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