© Jean-Philippe Paul

Les conseils d’un expert pour apprendre les chants d’oiseaux

Afin d'obtenir quelques précieux conseils pour apprendre à reconnaître les chants d'oiseaux, nous nous rendons dans le jardin de Jean-Philippe Paul au pied du Jura. Rédacteur en chef de la Revue Salamandre, il est également ornithologue et grand passionné de chant d'oiseaux.

Afin d'obtenir quelques précieux conseils pour apprendre à reconnaître les chants d'oiseaux, nous nous rendons dans le jardin de Jean-Philippe Paul au pied du Jura. Rédacteur en chef de la Revue Salamandre, il est également ornithologue et grand passionné de chant d'oiseaux.

Le rougegorge, bien que très commun, pratique un chant assez discret qui ne compte pas parmi les plus faciles à mémoriser. / © Jean-Philippe Paul

Vous êtes dans votre jardin ce matin de mi-mars au pied du Jura, qu’entendez-vous ?

J’entends un rougegorge, un troglodyte, une fauvette à tête noire, un pouillot véloce, une mésange charbonnière. Je suis dans mon jardin à 400 m d'altitude, en lisière de forêt et de champs. Un milieu relativement banal avec les oiseaux les plus communs de France.

J’entends surtout un son flûté très puissant. C’est un merle noir. Il y a d’autres chants flûtés ou sifflés, ceux de ses cousines les grives, qui peuvent lui ressembler. Il est aisé de les confondre.

Quel est le meilleur moment pour écouter les oiseaux ?

Il est souvent conseillé de débuter son apprentissage très tôt dans la saison (janvier, février) pour échelonner le processus avec l’arrivée progressive de nouvelles espèces dans la chorale. Des sédentaires d'abord, comme la grive draine ou le rougegorge, puis les premiers migrateurs comme la grive musicienne ou le rougequeue noir. Concernant l’horaire, il n'est pas indispensable de se lever trop tôt. En effet, à l'aube, en mars avril, il y a un concert de chants superposés qui peut compliquer l'identification de chaque espèce. Si on a envie de s'exercer sur 4 ou 5 espèces, on peut tout à fait le faire en journée.

En mars-avril, on a la chance d’avoir un crépuscule encore assez tôt, vers 20h. La fin de journée est aussi un bon moment pour entendre les oiseaux. Et en attendant le début de la nuit, la chouette hulotte fera son entrée dans le concert.

La mésange bleue est très commune mais son chant fin la rend plus discrète que sa cousine la mésange charbonnière”. / © Jean-Philippe paul

Pour ceux qui reconnaissent déjà plutôt bien plusieurs chants, quel est votre conseil pour continuer à progresser ?

La deuxième étape de l’apprentissage c’est de se sécuriser sur des ultras communs, ne pas aller trop vite en besogne. On peut donner l’exemple des différentes espèces de mésanges. Elles n’ont pas un chant complexe, mais elles ont parfois des cris qui ressemblent à ceux d'autres espèces. Ça m'arrive de me dire : c’est quoi cet oiseau ? Alors que c’est simplement une mésange charbonnière qui dérive de son chant habituel.

Le printemps, c’est aussi l’heure des sorties en forêt. On y voit souvent moins les oiseaux, camouflés dans les branches. Avez-vous des astuces ?

En forêt, le visuel est difficile. On a souvent des sons lointains. On peut par exemple entendre des ricanements ou des tambourinements de pics à plusieurs centaines de mètres de distance. Si on entend un tambourinement très fort et des tambourinements assez lents, c’est sans doute le pic noir. Cela peut être l’objectif d’une balade de le voir.

À des distances bien plus réduites, tout près de soi, c’est le monde des aigus et suraigus qui se révèle : avec les roitelets, grimpereaux par exemple. Visuellement, c'est un défi d’identifier avec précision ces espèces souvent furtives dans un environnement sombre. Il faut y aller en entonnoir. On peut deviner qu'on a une famille particulière, c’est déjà intéressant, même si le doute subsiste entre roitelet huppé et à triple bandeau par exemple..

Le risque pour un non spécialiste, c’est de vouloir mettre absolument un nom sur une espèce et de se tromper. Après, on reste sur cette erreur. Il faut admettre que c’est un monde mystérieux. On peut entendre un étourneau qui s’installe en couple en forêt et imite d’autres oiseaux ou les imitations d’un geai. Avoir beaucoup d'inconnus, c’est normal et c’est important. Il faut surtout s'imprégner et savourer.

Jean-Philippe Paul, rédacteur en chef de la Revue Salamandre et ornithologue

Un dernier conseil avant une session d’écoute ?

Quand on écoute des chants, si on n'est pas un peu musicien, il peut nous manquer un vocabulaire pour qualifier ce qu'on entend et comparer aux descriptifs qu'on trouve dans les guides. C’est très utile d’apprendre une base du jargon pour pouvoir ensuite les décrire : un son sourd. flûté, grave, aigu, roulé, modulé, vibré..

L'outil parfait pour reconnaître les chants d'oiseaux

Apprenez plus facilement à reconnaître les chants des oiseaux avec notre outil, réservé aux abonnés Salamandre, la clé des chants.

Retrouvez la clé des chants sur notre site. En partant du type de chant que vous entendez, vous pouvez écouter différents chants d'oiseaux similaires pour trouver le bon. Cet outil est réservé aux abonnés de nos trois revues nature !

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