Immobile, l'accenteur alpin se fond dans le décor. — © Nick Derry

L’envol du décor

Les oiseaux savent se fondre dans leur milieu et troubler l'observateur. Un artiste ornitho explore avec malice ces jeux de lumière et de teintes. Bienvenue dans l'univers multiple et so british de Nick Derry.

Auteur

JEAN PHILIPPE PAUL

Publié le 1 février 2014 Mis à jour le 18 janvier 2021

1 min de lecture

The Artist

nickderry.webs.com

Nick Derry a quitté Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, pour s'installer en 2006 en France à Besançon. Dans la capitale franc-comtoise, il enseigne l'anglais, mais passe l’essentiel de son temps à observer les oiseaux et à en dresser des portraits en tout genre. Avec audace, l'artiste trentenaire passe de l'aquarelle au cubisme, touche au fauvisme et à l'impressionnisme, s'épanouit dans le pop art et le surréalisme.
Dès l'âge de 16 ans, la revue Birdwatch lui décerne le titre d'artiste de l'année. A cette époque, il dessine autour de l'école, sur le terrain de foot ou au bord des plans d'eau des Midlands anglais. En 2013, Nick Derry reçoit à Londres le Roger Clarke Award et le RSPB Award.

En mars, les sarcelles d'été sont de retour sur les lacs et les marais. Une effervescence nuptiale agite les groupes migrateurs. Entre deux vols de poursuite, ils lancent leur crécelle rauque qui rappelle celle du lagopède alpin. Le mouvement des ailes naturellement gris-bleu joue avec les reflets de l'eau. Les sourcils blancs des mâles sont autant de petits phares qui attirent l'œil de l'observateur. - Collage et acrylique sur panneau, réalisé en atelier à partir d'une aquarelle de terrain gelée. / © Nick Derry

Est-ce l'eau terreuse qui teinte la poitrine de ces limicoles? Ou bien le reflet pastel de leur délicat plumage qui produit l'harmonie de cette scène? L'acrylique permet d'étudier finement les motifs de ces chevaliers sylvains. Leur attitude prend vie dans un décor tout simplement artistique. - Collage et acrylique, surligné au marqueur de Chine. / © Nick Derry

Lorsqu'il est arrivé d'Angleterre pour s'installer en Franche-Comté, Nick Derry a été frappé par l'omniprésence de la forêt. Un décor parfait pour rechercher le rare pic cendré, un oiseau totalement inconnu outre-Manche. Dans cette scène sylvestre, les teintes des lichens répondent au plumage des pics. - Collage et acrylique. / © Nick Derry

La migration réunit parfois une multitude d'oiseaux sur des habitats temporairement très attractifs. C'est le cas de ce labour inondé qui forme une mosaïque furtive et foisonnante. Cinq espèces se dissimulent entre ombres, reflets et plumages cryptiques. Combien de vanneaux huppés et de bécassines des marais ? Un combattant varié, deux peut-être? Des étourneaux se faufilent tandis qu'une alouette des champs semble fuir cette foule. - Acrylique et marqueur de Chine. / © Nick Derry

Plus rarement que le tichodrome, oiseau fétiche de Nick Derry , l'accenteur alpin descend parfois en plaine. Les fortifications de la Citadelle Vauban, à Besançon, ont accueilli deux de ces visiteurs montagnards l'hiver dernier. Lorsqu'ils sont immobiles, ils deviennent presque introuvables. Quand des oiseaux rares viennent en ville jusqu'à lui, le peintre est tout près du bonheur. - Acrylique et marqueur de Chine. / © Nick Derry

Retrouvez Nick Derry en reportage tichodrome.

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 220 Février - Mars 2014

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Dessins Nature

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