Comment se porte l’apron en France ?
Connaissez-vous le roi du Doubs ? C’est le nom donné localement à l’apron. Ce poisson très menacé est endémique du bassin du Rhône et de ses affluents. Il n’occupe actuellement que 15 % de sa répartition historique. Malgré toute l’attention dont il fait l’objet en France, son avenir n’est pas encore assuré. Etat des lieux.
Connaissez-vous le roi du Doubs ? C’est le nom donné localement à l’apron. Ce poisson très menacé est endémique du bassin du Rhône et de ses affluents. Il n’occupe actuellement que 15 % de sa répartition historique. Malgré toute l’attention dont il fait l’objet en France, son avenir n’est pas encore assuré. Etat des lieux.
3 questions à Marianne Georget
Animatrice du plan national d’actions Apron, Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes.
Comment se porte l’apron en France aujourd’hui ?
On note une augmentation de sa répartition sur l’Ardèche et la Durance. Au nord, aucune extension ne serait observée sur la Loue où les effectifs étaient stables entre 2012 et 2016. Sur le Doubs franco-suisse, la population extrêmement réduite est dans une situation critique. On ne peut pas encore se prononcer sur l’état de conservation global de l’espèce.
Les opérations de réintroduction fonctionnent-elles ?
Les tests de réimplantation ont démarré en 2008 sur la Drôme. Les aprons réintroduits se maintiennent et des études génétiques attestent de leur reproduction dans le milieu naturel. Ces expérimentations arrêtées en 2018 sont donc encourageantes. Notre action se focalise sur le rétablissement de la libre circulation des poissons dans les cours d’eau. Grâce notamment à la construction de passes permettant à l’apron de franchir les seuils et les barrages. Et si l’apron passe, tous les poissons passent ! Quand c’est possible, l’effacement partiel ou total de ces obstacles est encore plus satisfaisant. Enfin, la gestion du débit des rivières sujettes à un régime artificiel – lié à l’hydroélectricité – est cruciale.
Les sécheresses récentes compliquent-elles la situation ?
Oui, elles entraînent une baisse du débit, une dégradation de la qualité de l’eau, une augmentation de la température, des phénomènes d’eutrophisation… le tout à une période où la pression sur les milieux est aussi la plus forte : loisirs aquatiques, prélèvements pour l’irrigation… Plus généralement, il est fondamental d’améliorer la fonctionnalité des cours d’eau et le brassage génétique de l’espèce pour résister à des perturbations aussi importantes que le changement climatique.
Création infographique : Stéphanie Wauters
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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