Permaculture : une association soutient le mouvement en Suisse romande

Né en Australie il y a cinquante ans d’un heureux mariage entre culture et permanence, le mot permaculture est assurément déjà tombé dans vos oreilles. Car en Suisse, les projets qui s’en réclament se multi­plient, depuis le potager de l’école à la micro-ferme collective voisine. « Motivée par cette effervescence, l’association Permaculture Romande a vu le jour en 2017 pour offrir un soutien à toutes les personnes qui s’y intéressent et les mettre en lien, explique Hélène Bougouin, qui en est la coprésidente. Elle couvre l’ensemble du territoire francophone et s’associe avec Permakultur Schweiz côté alémanique pour faire connaître au public un mouvement aux mille visages. »
Reste à comprendre cette notion protéiforme… Est-ce une simple technique de culture sur buttes dans un potager en mandala ? « Loin de là ! s’amuse l’ingénieure agronome. Je définirais la permaculture comme un ensemble de méthodes et d’outils conceptuels qui servent à créer des systèmes durables, résilients et productifs. » Cette forme d’harmonie entre cerveau, stylo et rateau prend racine dans trois éthiques fondamentales : le soin de la terre, de l’humain et le partage équitable.

Un exemple ? Dans son travail à l’Institut de recherche de l’agriculture biologique, Hélène Bougouin étudie un verger diversifié qui se passe de pesticides et suit de près sa rentabilité. Un principe essentiel de la démarche y est appliqué : la multiplicité des espèces cultivées et spontanées, ce qui améliore globalement la santé des plantes. Mais cette approche systémique ne se cantonne pas au domaine agricole. Elle s’utilise aussi dans la gestion des groupes humains, comme cela a été expérimenté pour mettre en place l’association.

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La permaculture nous aide à entrer en action sans se laisser dépasser par l’état du monde.

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© Hélène Bougouin / FIBL © Mélanie Nicolet / FiBL © Leila Chakroun

Fort de 140 membres, le réseau romand se rencontre deux fois par an en un lieu différent. « Cela permet de faire connaître des projets inspirants et d’échanger sur les bonnes pratiques ou les problématiques rencontrées », s’enthousiasme celle qui est également formatrice en permaculture. L’association est aussi régulièrement invitée à la foire agricole Bio-Agri. « Notre stand y propose des ateliers de découverte et d’approfondissement », explique-t-elle. Autre vitrine centrale, le site web de l’association met en valeur le réseau dans toute sa diversité : « Les petites annonces facilitent l’échange de semences, de matériel ou les invita­tions à des chantiers participatifs. Une carte répertorie les institutions et particuliers actifs dans le milieu. Enfin, l’agenda recense les événements et formations proposés sur l’ensemble du territoire. »

Cette passionnée conclut joyeusement : « La permaculture, c’est une aide formidable pour entrer en action sans se laisser dépasser par l’état du monde. Elle fait ­germer à tous les niveaux de la société des projets qui vont dans le sens du vivant. »

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