Un arbuste au cœur tendre

À petit arbre, grande histoire ! L’origine de la relation intime entre humains et sureaux s’est perdue au fil du temps, mais le ligneux ne nous a jamais laissés indifférents. Il figurait en bonne place dans les croyances celtes et germaniques qui le suspectaient d’abriter toute une foule d’esprits. Parmi ceux-ci, la fameuse Vieille Mère, une ancienne déesse qui éloignait la foudre et bénissait celles et ceux qui prenaient soin du précieux buisson. Mais gare ! Quiconque coupait ou brûlait le moindre rameau de Sambucus nigra sans en demander la permission était accablé de mille maux.

Puis, la religion chrétienne déracina peu à peu les anciennes coutumes en les détournant à son profit. D’hôte des dryades, le sureau devint refuge de sulfureuses sorcières. Pire, on fit courir la rumeur que la Croix du Christ avait été taillée dans son bois et que Judas se pendit à l’arbre pour expier sa trahison. Depuis ce jour, le sureau pousserait courbé à jamais sous le poids de l’infamie. En réalité, si l’arbuste ressemble à un enchevêtrement de branches tortueuses, c’est probablement qu’il grandit très vite. Un jeune arbuste atteint 1 m de haut et de large la première année.

Malgré sa disgrâce, l’arbuste conserva de nombreux usages. Facilement évidés de leur tendre moelle blanche, ses rameaux creux forment des tubes naturels aux usages multiples. Encore aujourd’hui, ils sont utilisés pour confectionner des flûtes ou des bouffadous – de longs tuyaux de bois servant à attiser les feux sans y laisser ses sourcils. Côté déco, rien de plus simple que de découper ses branches en une multitude de perles aux formes variées. Conservées brutes ou finement décorées, elles pourront être transformées en bracelets ou en colliers uniques.
À vous de jouer !

Sureau noir*

Sambucus nigra *

Feuilles opposées deux par deux, divisées en cinq ou sept folioles ovales, pointues et dentées

Inflorescences en forme d’ombelles, composées d’une multitude de petites fleurs blanches très odorantes

Arbuste pérenne au tronc souvent penché ou courbé, à l’écorce brun clair crevassée, atteint jusqu’à 5 m de haut, rarement davantage

• Habitat : Haies, lisières, jardins, friches, sous-bois lumineux
• Répartition : Tout le territoire, de la plaine à l’étage montagnard
• Saison de récolte : Toute l’année, de préférence en hiver
• Parties utilisées : Rameaux creux

Collier en perles de sureau

Matériel (pour un collier d’une dizaine de perles)

• 1 branche de sureau d’une trentaine de centimètres de long et 1,5 à 2 cm de diamètre
• Scie à dents fines
• Pique-brochette
• Canif bien aiguisé
• Papier de verre grain 180
• Pyrograveur (optionnel)
• 1 lien de 1 m de long, de la matière de votre choix (cuir, laine, coton, lin...)

Comment faire

• Ôtez l’écorce de la branche si vous le souhaitez.
• Coupez des perles de la longueur désirée, ôtez-en la moelle à l’aide du pique-brochette puis laissez-les sécher un ou deux jours.
• Sculptez les perles à la forme souhaitée, puis poncez-les.
• Si vous le souhaitez, décorez vos perles à l’aide du pyrograveur.
• Enfilez les perles sur le lien, découpez ce dernier afin qu’il s’ajuste à votre cou et faites un nœud à chaque extrémité afin que les perles ne s’en échappent pas.