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Je m’abonneCueillir le millepertuis pour en faire une huile

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Automne
Du soleil, elle nous soigne ou nous rend ennemis. Elle lui ressemble et s’en nourrit. Cette fleur rayonnante, c’est le millepertuis.
Le millepertuis, plante solaire entre toutes ! Avec ses fleurs couleur d’or qui s’épanouissent aux plus longues journées de l’été, il a tout d’un petit rayon de soleil ayant pris forme végétale. Mais son lien à l’astre éclatant ne s’arrête pas là. Macérée dans l’huile, l’herbe de la Saint-Jean soulage nos coups de soleil, brûlures et inflammations depuis la nuit des temps. Enfin, la nuit, façon de parler… Mais attention, utiliser ou consommer des produits contenant du millepertuis peut causer une vulnérabilité accrue à la morsure du soleil chez les personnes sensibles. S’exposer directement à ses rayons après ça, c’est risquer de subir des blessures plus graves que celles qu’on a voulu soigner !
Ne vous y trompez pas, cette particularité n’est en rien le fruit du hasard. Bien au contraire, l’herbe aux mille trous a fait du soleil son meilleur allié contre les herbivores de tout poil. Observez une pâture et vous constaterez que ses tiges sont curieusement épargnées par le bétail. Pas folles les vaches, elles savent très bien qu’elles risquent de payer un coup de dent mal placé par des lésions cutanées. Côté insectes, on se permet plus de liberté tout en prenant ses précautions. Certains ne s’attaquent au millepertuis que de nuit et filent se cacher sous terre à l’aube. D’autres, comme la grande sauterelle verte, évitent soigneusement les petites glandes noires situées au bord des feuilles, là où se concentrent les substances photosensibilisantes. Enfin, certains grignotent simplement les feuilles convoitées par en dessous, façon parasol.
Prenez-en de la graine et protégez-vous bien avant d’aller récolter l’herbe de la Saint-Jean dans les prairies écrasées de lumières qu’elle affectionne tant. Après tout, mieux vaut prévenir que guérir, n’est-ce pas ?
Millepertuis (Hypericum perforatum)
20-80 cm de haut


Nombreuses fleurs jaune vif aux pétales finement dentelés sur un côté, et bordées de toutes petites glandes noires
Tiges ramifiées cylindriques portant deux côtes saillantes dans leur longueur
Feuilles ovales de 2-4 cm, bordées de points noirs et ponctuées de cellules transparentes bien visibles à contre-jour
Habitat
Prairies, talus, lisières, friches, tous types de milieux ouverts plutôt secs
Répartition
Partout sauf en haute montagne
Récolte
Juin-juillet
Parties utilisées
Fleurs et sommet de la plante
Huile de millepertuis
Ingrédients (BIO si possible) pour un flacon de 150 ml
- 150 ml d’huile d’olive
- 6-8 tiges de millepertuis, seulement le quart supérieur de la plante, avec des fleurs en bouton ou tout juste ouvertes
Préparation
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Secouez bien les tiges de millepertuis pour en faire tomber les impuretés ou les insectes, découpez-les en tronçons de 2-3 cm et laissez-les reposer une nuit sur un linge propre.
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Placez les tronçons de tige dans un bocal de 200 ml environ, puis ajoutez l’huile d’olive en veillant à ce que toutes les plantes soient bien immergées.
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Fermez le bocal et placez-le au soleil pendant environ un mois en le remuant régulièrement ; l’huile va progressivement devenir rouge foncé.
- Filtrez l’huile à travers un torchon propre, en pressant bien les plantes, et stockez-la dans un contenant en verre, foncé si possible.

Cette huile se conserve sans problème plus d’une année à température ambiante. Appliquez-la sur les coups de soleil ou les brûlures légères pour les apaiser.
Pour une cueillette respectueuse de la nature et de votre santé, pensez à suivre ces dix conseils.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre