Comment observer le papillon paon-du-jour ?

Pile ou face ?

Le paon-du-jour, Aglais io, a sans aucun doute séduit les taxonomistes et autres biologistes spécialisés dans la classification et la dénomination des êtres vivants. Il appartient en effet à la famille colorée des nymphalidés, nom attribué en référence aux nymphes, divinités grecques de la nature associées à la grâce, la beauté et l’évanescence. Son nom de genre, Aglais, signifie d’ailleurs « splendeur » en grec. Pourtant, ce magnifique papillon, si prompt à montrer ses ocelles colorés au printemps, opte pour un changement complet de stratégie en hiver : il cherche plutôt à passer inaperçu. Quelle importance d’être rouge dans le noir ? Notre insecte retourne donc sa veste en refermant ses ailes dont le revers est très sombre, à l’image du recoin où il hiverne.

Quand ?

• Tandis que la plupart des lépidoptères passent la saison froide sous la forme d’œufs ou de chrysalides, le paon-du-jour, lui, entre en diapause – ou dormance – à l’état de papillon imago, stade ultime de développement chez les insectes, c’est-à-dire adulte en quelque sorte.
• Il passe nuit et jour immobile en léthargie, mais se réveille parfois aux heures les plus chaudes de la journée pour se dégourdir les ailes.
• Lorsque les températures se radoucissent, un temps ensoleillé suffit à provoquer le vol éphémère de quelques papillons même au cœur de l’hiver.

Où ?

Il hiverne à l’abri des intempéries, là où la température reste fraîche et stable, souvent posé sur une poutre ou un mur : grenier, cabane de jardin, grange, arbre creux, grotte, tunnel, cavité, etc. Côté sorties, les jardins proposent souvent des fleurs à butiner même en hiver.

Matériel

Une lampe permet de les repérer dans les endroits sombres.

Règles d’or

Pas touche ! Ne les réveillez pas et ne les placez pas au chaud. Ils gaspilleraient leurs réserves d’énergie et ne survivraient pas à l’hiver. Observez-les plutôt butiner lors de leurs escapades hivernales.

Le saviez-vous ?

- 23 : La température du paon-du-jour décroît en même temps que la température ambiante, ce qui lui permet de ralentir son métabolisme, d’économiser de l’énergie et d’entrer en diapause en hiver. Son organisme sécrète du glycérol, une sorte d’antigel dit cryoprotecteur qui empêche la formation de cristaux de glace dommageables dans ses cellules. Il peut supporter ainsi des températures négatives allant jusqu’à - 23 °C.

La bonne idée : Tolérez les orties, plantes hôtes de sa chenille. Pour séduire le papillon adulte, privilégiez les plantes nectarifères à floraison tardive ou hâtive comme le lierre ou le saule, voire hivernale comme la bruyère, le chrysanthème d’hiver ou la rose de Noël. Et pourquoi ne pas installer un nichoir à papillons ?