On a répondu à vos questions sur le brame du cerf

Bonjour Léo,

Très bonne question ! Il n’existe pas de mesures précises directes sur le niveau sonore maximal d’un brame de cerf élaphe, car il est difficile et dangereux de tendre un micro à un cerf en rut ! Toutefois, il existe des études qui ont essayé de mesurer l’impact des brames sur les biches. Pour cela, les chercheurs ont émis des sons d’une intensité de 105 dB dans des haut-parleurs. Une autre étude porte sur le cerf sika, un cousin du cerf élaphe. Le cerf sika a un timbre plus aigu et le volume de son brame a été mesuré à environ 90 dB.
Pour avoir été en affût très proche de cerfs en rut, et être familier avec les échelles des décibels étant musicien, je peux vous dire que les 100 dB sont largement atteints !
Pas de danger, il faudrait une exposition très proche et en continu pendant plus de 2h pour que votre oreille commence à s’abîmer…

Bonjour Sébastien,

Vous pouvez demander aux organismes qui proposent des sorties de vous conseiller des zones favorables. Sinon, vous pouvez circuler le long de routes proches d’une forêt le soir et vous arrêter de temps en temps pour écouter. Peut-être que des cerfs brameront et vous indiqueront une direction.

Par la suite, vous pouvez repérer des endroits favorables sur une application de cartographie (clairières, lisières de forêts), qui sont proches de chemins autorisés à l’accès. Mais attention, s’aventurer tout seul dans la nature le soir demande des ressources et peut déranger les cerfs. Retrouvez tous nos conseils dans la partie « Aller plus loin » du dossier Cors et brames.

Bonjour Yves,

Les cerfs brament quelles que soient les conditions météo durant le rut. Mais il est vrai qu’elles peuvent influencer l’activité. Lorsque les nuits sont fraiches, calmes et humides, les conditions sont propices à l’écoute, car les sons portent bien dans l’air et les cerfs sont actifs. À l’inverse, lorsqu’il y a de fortes pluies ou un vent violent, les brames se font beaucoup plus discrets. Lorsqu’il fait chaud, les cerfs vont avoir tendance à concentrer leurs vocalises tôt le matin et tard le soir.

Bonjour Hélène,

Les cerfs commencent à bramer à partir de 3 ou 4 ans. Cependant, il arrive que des jeunes cerfs appelés daguets s’exercent à pousser quelques cris timides, mais restent en retrait de la scène.

Bonjour Liliane,

La biche et le chevreuil sécrètent bien de la bile, mais n’ont pas de vésicules biliaires comme les humains. Le rôle de la vésicule est de libérer une grande quantité de bile d’un seul coup. C’est utile pour digérer des repas irréguliers et riches en graisses. Mais ces herbivores broutent un peu toute la journée, ils ne font pas deux ou trois gros repas par jour. Le foie suffit alors à produire une petite quantité de bile en continu. C’est ce qu’on appelle une adaptation évolutive.

Bonjour Brigitte,

Il y a de nombreuses hypothèses qui peuvent expliquer pourquoi vous n’entendez pas bramer malgré le fait que vous observiez des cervidés toute l’année proche de chez vous. Les cerfs ont besoin de place à découvert pour déclamer, peut-être que les alentours de votre habitation ne présentent que des milieux fermés forestiers ?

Le brame est aussi plus discret près des zones de chasse intensive, de chemins de randonnée fréquentés. Par ailleurs, les cerfs se déplacent durant l’année. Au moment du rut, il est possible qu’il y ait beaucoup de vocalisations dans la vallée juste à côté, mais que vous ne l’entendiez pas à cause du relief.

Bonjour Eva et Fabrice,

On entend parfois dire que le brame du cerf ne commence qu’après plusieurs jours de froid. En réalité, ce n’est pas tout à fait exact : ce qui déclenche véritablement la saison du rut, c’est la photopériode, c’est-à-dire la diminution progressive de la durée du jour à la fin de l’été. Cette variation lumineuse agit sur le système hormonal des cerfs et des biches : elle stimule la production de testostérone chez le mâle et prépare la femelle à l’ovulation. C’est donc ce « calendrier biologique », lié à la lumière, qui fixe la période de reproduction chaque année, quelle que soit la météo. Le froid ne fait qu’accentuer et rendre plus audible ce spectacle sonore.

Bonjour Lionel,

Il est courant de penser que l’on peut connaître l’âge d’un cerf en comptant ses bois, mais ce n’est pas fiable. En réalité, les cerfs ne gagnent pas une branche par année de manière régulière. Le nombre et la forme des andouillers dépendent de nombreux facteurs : génétique, nutrition, santé et hormones. Un jeune cerf bien nourri peut avoir une ramure plus complexe qu’un mâle plus âgé en moins bonne condition, et inversement.

De plus, des blessures ou la perte accidentelle d’un bois peuvent modifier sa forme et son apparence. La ramure reflète donc surtout la maturité et la condition physique de l’animal, mais pas son âge exact. Pour estimer l’âge d’un cerf, il faut combiner l’observation de ses bois avec d’autres indices, comme la taille du corps, la morphologie ou la dentition.

Bonjour Philippe,

Au sein de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, les cerfs vivent en semi-captivité et sont habitués à la présence humaine, ce qui réduit leur stress face aux visiteurs.

Mais le brame reste une période sensible : les mâles défendent leur territoire et leurs femelles, et un excès de perturbations peut affecter leur comportement. La proximité humaine peut toujours provoquer du stress ou modifier leurs trajets, mais l’habituation des animaux au parc permet de limiter ces effets.

Si les visiteurs restent sur les sentiers balisés, observent à distance et font peu de bruit, l’impact sur les cerfs est minimal. L’Espace Rambouillet organise d’ailleurs des visites en groupe pour profiter du spectacle sans nuire aux animaux.

Bonjour Raymond,

Merci pour votre message qui montre bien qu’il y a encore du travail de sensibilisation à mener ! Il est toujours délicat sur le moment d’aller discuter avec ces personnes aux comportements problématiques…Mais cela peut-être utile si elles sont ouvertes au dialogue.

Bonjour Sylvain,

Je me souviens d’un matin où j’ai voulu faire un affût en forêt pour changer des traditionnelles attentes aux abords d’une place de brame. Je me suis donc positionné dans les fougères au sein d’une clairière forestière durant un matin glacial d’octobre. Au bout d’un moment, un cerf a traversé devant moi et s’est arrêté dans un des premiers rayons de soleil du matin. À l’époque, j’avais un appareil photo reflex qui fait un petit bruit lorsque le miroir se relève. Il a donc tourné la tête et j’ai repris une photo de son regard. Je n’ai ensuite plus bougé et attendu qu’il s’enfonce dans la forêt. C’était pour moi un beau moment sensible qui m’a fait oublier le froid et l’humidité du sol.

J’ai désormais un appareil parfaitement silencieux, qui a considérablement réduit l’impact de ma présence sur la faune sauvage…

Bonjour Bernard,

Selon mes recherches, voici les habitats favorables proches de chez vous :

-les forêts du Jura vaudois

-le Chasseron : le sommet du Jura côté Vaud, forêt, escarpements : bon habitat pour cerfs

-le Grand Risoux : côté frontière Jura / Vaud,

-forêt de L’Hongrin / Leysin ou les zones forestières en altitude dans la région, en fonction de la couverture forestière, pourraient aussi être de bons spots.

-Vallée de Delémont dans le Jura ;

n’étant pas du territoire, je vous invite tout de même à interroger les offices du tourisme.

Bonjour Dany,

Avant de partir, consultez le calendrier de chasse de votre canton, qui indique les périodes et zones de chasse autorisées. Certains cantons proposent également des cartes interactives pour savoir où la chasse est en cours. Vous pouvez aussi demander des informations aux offices du tourisme ou aux garde-faune locaux.
Sur le terrain, respectez la signalisation des zones de chasse, privilégiez les réserves naturelles où la chasse est interdite, et évitez les sorties à l’aube ou au crépuscule dans les zones où la chasse est autorisée. Pour plus de sécurité et une meilleure expérience, il est recommandé de participer à des sorties guidées organisées par des associations ou les offices de la nature. Cela permet d’observer le brame en toute sécurité et sans déranger les animaux.

Enfin, si vous habitez dans le canton de Genève vous ne risquez pas grand-chose puisque la chasse y est interdite depuis… 1974. Et les cerfs y sont désormais très nombreux !

Bonjour Christian,

C’est une remarque intéressante. Le brame du cerf est un évènement désormais incontournable dont tous les médias parlent en masse. Nous pensons que sensibiliser sur les bonnes pratiques à adopter pour y assister et sur l’écologie du cerf peut permettre au public de mieux connaître les enjeux et ainsi mieux se comporter.
C’est aussi le but de ce format questions/réponses ! 🙂

Bonjour Emilio 🙂

Très bonne question !

Quand un cerf perd un de ses bois, l’autre reste parfois tout seul pendant quelques jours avant de tomber lui aussi. C’est vrai que les bois sont grands et lourds, mais le cerf a un cou très fort et musclé. Il arrive donc à garder l’équilibre sans se faire mal, même avec un seul bois.

Et puis, la nature est bien faite : le deuxième bois tombe assez vite, souvent dans les jours qui suivent. Comme ça, le cerf retrouve vite la même forme des deux côtés de sa tête.

Donc non, le cerf ne se fait pas de torticolis, il est habitué !

Bonjour Laure,

Le brame dure un mois, généralement du 15 septembre au 15 octobre. Mais il peut démarrer plutôt, notamment en montagne, ou finir plus tard en fonction des conditions météo annuelles. Des températures trop chaudes peuvent retarder l’expression du brame ou en réduire l’intensité (quand il fait lourd, les cerfs brament moins, car c’est plus fatigant), tandis qu’un temps plus frais ou humide favorise l’activité sonore et les déplacements. D’autre part, si le printemps et l’été ont offert une bonne abondance alimentaire, les cerfs arrivent en meilleur état corporel, avec de meilleures réserves énergétiques, ce qui leur permet de bramer plus tôt, plus fort et plus longtemps. En revanche, après une saison de sécheresse ou de disette, le brame est souvent plus discret et raccourci.

Mais attention, le premier élément déclencheur du brame vient bien du raccourcissement des jours à la fin de l’été.

Bonjour Marc,

En effet, le spectacle peut déranger la faune sauvage et les cerfs, s’il se déroule en soirée. Le mieux est de contacter les organisateurs directement, la mairie de la commune où se déroule l’évènement, ou bien encore l’Office français de la biodiversité si vous pensez que l’enjeu est de taille.