Visite aux bébés faucons

C'est le dix-septième nichoir que Jacques Jeanmonod contrôle en cette journée de juillet. C'est la période de l'élevage des jeunes chez les faucons crécerelles, et pour les ornithologues, il est temps de les baguer. Les six fauconneaux présents dans ce nichoir sont récupérés. Le naturaliste va effectuer quelques mesures et poser une bague à chaque oisillon. "Cela nous permet de collecter des données sur le long terme, sur la longévité et la fidélité au site par les couples de crécerelles. On peut aussi en savoir plus sur l'expansion juvénile. On a notamment pu prouver que la région de la Broye, en Suisse romande, est une zone de production des jeunes faucons qui vont ensuite s'établir dans tout le pays et même en France voisine", précise Jacques.

Les petits faucons recouverts de leur duvet sont âgés d'environ trois semaines. "C'est le bon âge pour les baguer !" L'ornithologue prend ensuite quelques mesures pour s'assurer du bon état des petits.

Jacques Jeanmonod s'intéresse au faucon crécerelle depuis trente-six ans. "A cette époque, il n'y avait plus qu'une douzaine de couples dans la plaine de Broye. L'espèce était très menacée, surtout à cause du DDT, un insecticide très toxique utilisé dans les années 1950 à 1970."

Pour sauver le petit rapace, l'ornithologue a lancé des études. "On a constaté que pendant les printemps pluvieux, les faucons qui nichaient dans les nids de corneilles et de pie n'arrivaient pas à élever leurs jeunes. On a donc commencé à installer le plus de nichoirs possible."

Grâce à ce programme, il y a aujourd'hui 270 nichoirs et 300 couples dans la région. "En plus de ces nichoirs, le réchauffement climatique et le fauchage des prairies se sont avérés bénéfiques pour le faucon crécerelle", précise Jacques.

Le faucon de l'espoir