Un nouveau centre ornithologique au bord du lac Léman
Sur les berges du lac Léman, le Cercle ornithologique de Lausanne a ouvert un centre pédagogique près de l’île aux Oiseaux. Un franc succès.
Sur les berges du lac Léman, le Cercle ornithologique de Lausanne a ouvert un centre pédagogique près de l’île aux Oiseaux. Un franc succès.
Même dans ses rêves les plus fous, Lionel Maumary ne s’imaginait pas siroter une bière fraîche et grignoter quelques chips – merci pour l’invitation –dans un jardin devenu un peu le sien face à l’île aux Oiseaux. Initiateur de cette réserve naturelle privée, qui prend forme autour d’un îlot artificiel sur les eaux du lac Léman, le président du Cercle ornithologique de Lausanne (COL) y a dédié la plus large partie de sa vie. Cette zone humide cernée de roseaux marque une halte pour les oiseaux migrateurs. Ce sont principalement des limicoles, tel le courlis cendré, et des laridés, comme les sternes ou les mouettes, qui viennent nicher ou se reposer sur le site protégé situé sur la commune de Préverenges.
La grande nouveauté, c’est qu’en 2022 le COL a enfin réussi à concrétiser le projet de Maison aux oiseaux. Ce centre pédagogique, orné d’un grand hublot et bâti exclusivement grâce à du bois suisse, se dresse en retrait sur la berge, à quelques dizaines de mètres de l’îlot. C’est dans le jardin attenant à l’élégante cabane que les membres du COL se posent parfois le soir. A l’intérieur du bâtiment, le public peut découvrir des cartes interactives qui retracent les parcours des espèces de passage, ainsi que des vidéos de nidification. De superbes images tournées en caméra fixe montrent des sternes pierregarins nourrir leurs oisillons, au duvet tacheté.
“On a un public assez différent des centres ornithologiques.
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C’est Franck Lehmans, un enseignant du coin très impliqué dans le suivi des populations de migrateurs sur l’île, qui a débloqué le projet en aidant le COL à racheter un cabanon de vacances mis en vente. La Maison des oiseaux a pris forme sur cet ancien lieu de villégiature. « On a levé la moitié de l’argent, le reste vient de donations », explique Lionel Maumary. Le mécénat assure un budget pour les trois prochaines années. Grâce à cette enveloppe financière, des membres de l’association ornithologique peuvent se relayer dans la structure pour accueillir les visiteurs et les sensibiliser à l’importance de préserver des lieux favorables aux oiseaux migrateurs. Des longues-vues ont également été installées face à l’île pour permettre à tous d’admirer l’avifaune. Depuis la création de la réserve en 2001, 249 espèces d’oiseaux ont été recensées ici, dont le très rare pluvier fauve. Autre succès, la plate-forme artificielle construite au large du lac en 2015 est devenue un lieu de nidification très prisé par les mouettes et les sternes. Deux nouvelles installations de ce type sont actuellement en chantier.
Selon ses fondateurs, la Maison aux oiseaux a rencontré son public. « C’est une réussite en matière de fréquentation », souligne Lionel Maumary. La mission pédagogique est aussi remplie. « On a un public assez différent des centres ornithologiques, qui accueillent des passionnés. Là, on est sur un lieu de promenade. Les gens arrivent un peu par hasard à la Maison, mais ils en sortent en ayant appris plein de choses », se félicite Franck Lehmans. En face, des passants sont attroupés sur la berge. Ils observent trois cygneaux qui remuent dans leur nid posé sur l’eau.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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