La leçon des pénuries

13 septembre, 18 h 50, j’arrive à la maison après une grosse journée. Soudain le téléphone sonne. C’est Antoine, notre imprimeur. « Catastrophe ! Malgré toutes mes démarches, impossible d’obtenir dans les temps notre papier recyclé haute qualité pour la prochaine Revue Salamandre. »

Que faire alors ? Repousser d’un mois la parution du numéro que vous tenez entre les mains ? Non, nous nous sommes résolus à utiliser pour cette fois un papier répondant également à une certification environnementale exigeante… mais sans fibres recyclées. Le marché du papier est aujourd’hui extrême­ment tendu, il va falloir vivre avec.

Papier, semi-conducteurs, blé, bois, acier… Des pénuries émergent de toutes parts et la pandémie a bon dos pour les expliquer. Entre la dégradation des écosystèmes et le dérèglement climatique, aurions-nous atteint certaines limites planétaires ?

Soyons clairs, cette illusion d’abondance infinie dans laquelle nous baignons n’aura profité qu’à une petite partie de l’humanité durant seulement quatre ou cinq décennies. Le temps des pénuries inquiète, mais peut-être a-t-il aussi quelque chose de profondément vertueux. Il nous amène à vivre plus sobrement, à inventer une nouvelle humanité en respect avec les autres êtres vivants. Et à nous recentrer sur ce qui est beau et essentiel dans la vie.

Tiens, c’est justement bientôt Noël… On tente l’exercice ?