Comment soigner un animal sauvage sans le familiariser avec l’humain ?
Les soigneurs doivent éviter d'imprégner les animaux sauvages. Explications sur les défis que rencontrent les centres de soin.
Les soigneurs doivent éviter d'imprégner les animaux sauvages. Explications sur les défis que rencontrent les centres de soin.
Ce qui est très important pour les animaux blessés que nous recueillons au centre de soins de la faune sauvage, et notamment les mammifères, c’est qu’ils ne soient pas seuls. Un animal laissé uniquement au contact de l’humain risque de s’y attacher. Alors que s’ils sont plusieurs, le retour à la liberté sera plus serein.
Au début, les juvéniles sont quand même habitués à nous, car nourris de notre main au biberon. Puis, après quelques mois, ils se détachent peu à peu des soigneurs. A ce moment-là, on évite tout contact avec eux, on nettoie vite leur enclos et on les place dehors. Il faut aussi utiliser des gants et éviter tout contact avec la peau. A l’extérieur, ils vont voir d’autres animaux et s’habituer aux odeurs, aux bruits. Ils commencent à devenir sauvages. Cela fonctionne bien. Jamais un renard n’est revenu vers nous, comme le ferait un chien.
Imprégnation
nom f. Trouble du comportement d’un animal sauvage ayant été au contact des humains et n’en ayant plus peur. L’animal sait difficilement survivre seul dans son milieu naturel, ce qui entraîne fréquemment sa mort.
Quels genres d’animaux sauvages accueillez-vous ?
Nous recevons beaucoup de hérissons et d’oiseaux. En moyenne, il y a au centre 50 % de mammifères et 50 % d’oiseaux. La plupart ont été recueillis par des gens qui se promènent et les découvrent par hasard. La grande majorité des animaux qui arrivent ici ont été blessés par les activités humaines.
Quels soins apportez-vous à ces animaux ?
Les hérissons, qui constituent la première population du centre, sont souvent porteurs de parasites, par exemple des vers pulmonaires. Ils sont soignés avec des antibiotiques. Pour les oiseaux, ce sont davantage des opérations, suite à des fractures. Ils entrent en collision avec des voitures, des vitres ou des câbles. Les chats les blessent aussi très fréquemment.
Quel taux de réussite atteignez-vous dans votre mission de sauvetage ?
Nous relâchons entre 50 et 60 % d’animaux guéris. Les autres décèdent ou doivent être euthanasiés, car il n’est pas possible de les soigner. N’oublions pas qu’un animal sauvage recueilli par un humain est généralement très atteint physiquement et à cela s’ajoute le stress de se faire soigner.
Pourquoi les centres de soins pour la faune sauvage sont-ils cruciaux en Suisse ?
Il est très important de pouvoir sauver le maximum d’animaux, puisque c’est à cause des activités humaines qu’ils sont en péril. C’est un devoir assumé par les associations. On vit essentiellement des dons des membres et puis d’une petite subvention de l’Etat.
Les réponses à vos questions sur la faune et la flore sont dans notre rubrique FAQ Nature.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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